Affaire Alègre : Historique et Bibliographie.

Dans ce document très complet, qui donne d'autres pistes à explorer pour ceux qui s'intéressent plus en détail à l'affaire du tueur en série de Toulouse, le lecteur constatera, une fois de plus, que le PNR avait raison : notre pays est tellement gangréné par la corruption, que ce soit dans la police, la gendarmerie, la médecine légale ou la magistrature, sans parler de la classe politicienne totalement délétère, que, sans une refonte radicale de nos institutions et une purge impitoyable des personnels, nous ne pourrons en rien avancer vers une société de droit et de justice. Nous vous demandons de réfléchir sérieusement à la valeur intrinsèque de chaque être humain, quelle que soit sa condition. Une prostituée, par exemple, est une victime que nous devons aider à sortir de sa triste condition. Pour Perben, Baudis et autres salopards, ce n'est qu'un jouet, un objet, une denrée à consommer, hautement périssable en cas de nécessité impérieuse. Le PNR sera toujours du côté de ces infortunées du destin, les humiliées et offensées de la bassesse masculine. Pour les barbares qui les ont torturées et assassinées, elles et les autres jeunes femmes qui sont tombées entre leurs griffes, nous réclamons la peine capitale. On ne peut pardonner tant de monstruosités. Et ces monstres sont irrécupérables pour la société. Il faut en finir, au nom des victimes passées et futures.

 

Requiescant In Pace : Edith Schleichardt, Hadja Benyoucef, Line Galbardi. Et toutes les autres ...

Synthèse :

En avril 1985, Patrice Alègre est arrêté pour un vol de mobylette et ses empreintes digitales relevées [M:12]

Le 30 novembre 1987, en rentrant de l'école, un petit garçon découvre le cadavre de sa mère Hadja Darolles-Ben Youssef baignant dans le sang, un couteau de cuisine en travers du cou, une corde avec deux nœuds complexes autour du cou, et une couche-culotte dans la bouche. Le 1er décembre 1987, les médecins légistes Pierre-Marie Bras et Danièle Alengrin (toujours en activité au CHU Rangueil de Toulouse en juillet 2003) concluent après autopsie que «la défunte, après avoir essayé dans un premier temps de s'entailler la gorge avec un couteau, avait pu tenter de se pendre à l'aide de la cordelette, puis, n'y parvenant pas, se planter le couteau de cuisine à travers la gorge». La couche-culotte renforce la thèse du suicide puisque le bridge de la morte n'est «pas cassé, ce qui se serait vraisemblablement passé si l'enveloppe plastique avait été mise de force dans la bouche de la victime ». Fin 1989, la famille obtient l'ouverture d'un complément d'enquête, et dans leur procès-verbal de synthèse, les gendarmes notent le 28 février 1991 que les personnes l'ayant côtoyée dans son milieu familial comme dans son milieu professionnel la décrivent comme étant une fille dynamique et gaie». «Une demi-heure» avant la découverte du corps, elle évoquait encore son projet de nouvelle maison qu'elle souhaitait construire. «La poignée de la fenêtre à laquelle Hajda aurait essayé de se pendre se trouve à 1,90 m du sol. Ceci obligeait Hadja Darolles, 1,50m, à utiliser un tabouret pour y accéder.» Or, il n'y a aucun tabouret à proximité. «Les clichés laissent apparaître des traces de sang sur l'escalier donnant accès à l'appartement des Darolles .» [N] Selon sa sur Sén[ o?]ussia Clément, l'inspecteur de la sûreté Louis F. aurait dit à leur père que même s'il «lui amenait l'assassin et s'il avouait», il continuerait à défendre «la thèse du suicide» [AB].

Le 27 février 1989, Valérie Tariote, 21 ans, ex-serveuse au buffet de la gare Matabiau, est retrouvée uniquement vêtue d'un tee-shirt, les mains attachées par un lacet [N], bâillonnée par un foulard serré derrière la nuque, un autre enfoncé très profondément dans la gorge, et sa tête reposant sur une casserole de sang, son slip déchiré coincé entre le mur et le lit [N], et des boîtes de neuroleptiques à ses côtés. Cinq jours auparavant, le gardien de l'immeuble avait trouvé dans le local à poubelle son sac à dos jeté contenant ses papiers d'identité [N], des cotons de démaquillage imbibés de sang, une chaussure de tennis sans lacet et un cendrier en verre sur lequel sont visibles des empreintes digitales. Les empreintes digitales ne seront pas comparées à d'autres [M:12]. Les médecins légistes Pierre-Marie Bras et Danièle Alengrin concluent que la trace sur le cou est une «pliure naturelle» [N]. Le médecin légiste, qui a trouvé des traces de chlorophorme [M:14] conclut «au suicide par intoxication médicamenteuse.» [I:2; M:12] Les policiers du SRPJ de Toulouse chargés de la même enquête écrivent que «Le suicide ne peut pas être remis en question». [A:32] Après le dépôt d'une plainte pour assassinat par la mère et l'oncle de Valérie, la juridiction ouvre une information judiciaire confiée à une magistrate toulousaine; les spécialistes de la police judiciaire sont saisis, et sans qu'aucun travail de fond ne soit effectué, ils renvoient en octobre 1989 le dossier à la juge en concluant aussi au suicide, louant même l'enquête «complète et minutieuse» de leurs collègues de la sûreté urbaine; et la juge clôt l'affaire par un non-lieu en octobre 1990, décision validée définitivement en 1991 par la chambre d'accusation. [M:12]

Le 23 septembre 1990, dans une zone industrielle de Cintegabelle en Haute-Garonne, est trouvé le cadavre d'Édith Schleichardt, 23 ans, le blouson remonté sur la poitrine, le slip et les collants baissés, une bombe lacrymogène coincée entre les cuisses. Aucun médecin légiste ne va sur place, mais le substitut du procureur Marc Bourragué y est présent, comme l'atteste une photo [Z:102]. L'autopsie de Pierre-Marie Bras et Danièle Alengrin ne mentionne aucun prélèvement biologique et ils ont délivré le permis d'inhumer avant que le rapport toxicologique leur soit transmis. Ils concluent à un suicide par intoxication médicamenteuse. Le procès-verbal de synthèse comporte de nombreuses erreurs de date qui n'ont pas été relevées. La gendarmerie de Muret conclut au suicide ainsi que le juge d'instruction Jean-Paul Garraud (devenu depuis député UMP de Gironde). Dans ses dépositions, Patrice Alègre a dit "avoir pris une auto-stoppeuse" entre l'Ariège et Toulouse à l'époque de cette mort, et Édith a été vue faire de l'auto-stop le 18 septembre à Saverdun en Ariège. [X]

L'ex-prostituée surnommée Patricia affirme avoir été prostituée à l'âge de dix-neuf ans (vers 1989) par le proxénète algérien Lakhdar Messaoudine, qui utilise Patrice Alègre, fils de policier, et serveur en 1987 à la cafétéria du commissariat [J], comme «essayeur» et «dresseur». Patricia dit avoir recruté une trentaine de filles, souvent mineures, fugueuses. [G:92]

Patricia affirme que lors de son vingtième anniversaire, le 20 novembre 1990, Dominique Baudis, maire de Toulouse, participait avec elle, Alègre et Messaoudine, à une partouze à quatre à Toulouse.

À l'automne 1991, Laurence, 17 ans, qui se prostitue depuis 4 ans à Toulouse, accepte des relations sexuelles avec le policier Lionel Ziegler afin qu'il libère de la prison son compagnon Maurice L. accusé de «proxénétisme aggravé». Sur le conseil de deux amies, Laurence appelle l' IGPN. Son interlocuteur téléphonique lui conseille de continuer à voir Ziegler en lui disant qu'elle serait sur écoute téléphonique. Il n'y a aucune convocation officielle de Laurence pour prendre sa déposition et Ziegler, prévenu, ne la contacte plus. Il est muté à Blagnac. Le 28 novembre 1991, elle a raconté les mêmes faits à Jean-François Curvalle, responsable de l'association d'aide à l'enfance en difficulté Sauvegarde 31, qui les a consignés sur procès verbal. [U:4]

En décembre 1991, «la Puce» (sauf selon Patricia qui dit que c'est une autre fille [T]), seize ans, enceinte, débute depuis quelques jours dans la prostitution, mais pas assez efficace, Messaoudine et Alègre l'emmènent avec Patricia et Line Galbardi dans un bois au bord du lac de Noé [K] près de Saint-Gaudens. Patricia tente de persuader «la Puce» de se laisser «essayer et dresser» comme elle-même l'a vécu, c'est-à-dire de subir des sévices sexuels, brûlures de cigarette, tortures à la lame de rasoir. «La Puce» refusant, Messaoudine démolit son visage à coups de poing pendant qu' Alègre l'«essaie», mais il finit par l'étrangler. Messaoudine va chercher un seau et du ciment dans le coffre de sa voiture, et après avoir cimenté les pieds du cadavre, ils le jettent dans le lac. [G:92] Patricia dit que quatre autres jeunes femmes auraient été «cimentées» par les deux hommes. [G:92]

Quelques jours après, Line Galbardi raconte cet «essayage» et meurtre à un policier de la brigade des mœurs, l'inspecteur Lionel Ziegler. [G:92; J]

Dans la nuit du 2 au 3 janvier 1992, Line Galbardi est assassinée à l'hôtel de l'Europe, chambre 24, boulevard de Bonrepos à Toulouse, sous les yeux de "Fanny" (Florence Kalifi ) et "Patricia". [D; G:90; J] Patricia affirme qu'elle a désigné Line du «regard» à Messaoudine, qui, informé par l'inspecteur Lionel Ziegler, voulait savoir qui s'était confié à lui. [K].

Le lendemain, les policiers de la sûreté présents, les commandants de police Jean-Pierre Zerr, Jean-Claude Jolibert et leur patron le commissaire Gérard Athier, mentionnent six fois dans les procès-verbaux le déplacement de "monsieur le procureur de la République" sans le nommer [Y]. Marc Bourragué, substitut du procureur au parquet financier (de 1989 à 2002), se mêle de l'enquête sur le meurtre en se rendant sur les lieux à l'hôtel de l'Europe, alors qu'il n'est pas de permanence (le tableau des permanences disparaîtra, mais la magistrate Brigitte Grosjean [Y] a confirmé que c'était elle qui était de permanence) [U:5; G:92:93]. Comme il y a un journal local de Perpignan dans la chambre, la police privilégie l'hypothèse d'un assassinat par un client de passage de cette région [M:9]. L'affaire est classée sans suite. [G:93] À la même époque, Alègre a vécu trois mois dans cet hôtel avec Laurence [U:5].

Le 24 janvier 1992, Nadia dénonce son proxénète qui lui a volé 40.000 F et veut l'emmener à Marseille. Messaoudene est emprisonné le 25 pour proxénétisme aggravé, sur réquisitoires de Bourragué, et le 28, il est interrogé par les gendarmes. Le PV d'audition disparaîtra [U:5]. Condamné à 3 ans de prison, il est expulsé en Algérie en juin 1994, selon lui afin qu'il ne parle pas: «Sur ma première condamnation, le gendarme L. m'a auditionné, il m'a demandé de me taire. J'ai été manipulé par une société pourrie.» [U:5]

Le 25 février 1992, Claude Martinez, travesti de 47 ans, est tué de vingt-deux coups de couteaux à son domicile. [L:82, G:92] L'affaire est classée sans suite.[ G:93]

Dans les années 1990, trois travestis du quartier Arnaud Bernard (où vivait Claude Martinez) sont brûlés vifs dans un incendie criminel. [A:32]

L'écoute téléphonique judiciaire du 7 novembre 1996 à 21h14 enregistre la conversation d'Anita Brumark (plus tard condamnée pour proxénétisme) et d'une prostituée de son réseau parisien démantelé Wafaa (37 ans en 2003, domiciliée à Paris), orthographiée « Vafa » sur les écoutes, qui parle de Dominique Baudis comme d'un client «sûr» de Toulouse qui «monte une fois par semaine ou tous les quinze jours» [J]:

«V: [...] À toi je peux le dire... je vois Dominique BAUDIS de temps en temps

A: Qui?

V: Dominique BAUDIS

A: Qui c'est?

V: C'est un homme politique avant tout

A: Ha bon?!

V: Et je le vois de temps en temps parce qu'il est de TOULOUSE. Et il monte une fois par semaine, des fois tous les quinze jours. Et la dernière fois quand tu m'as appelée c'était lui. Et là quand c'est lui je peux pas dire non

A: Ah d'accord!

V: Parce que quand il monte à Paris, il faut que je sois dispo quoi. Et lui je peux pas le rater, parce que c'est quand même quelque chose qui arrivera régulièrement, tout le temps

A: Eh ouais ouais ...

V: Donc là c'est vraiment sûr. C'est pour ça quand il m'appelle, je dois refuser tout le reste.» [V:12]

Lorsque le juge d'instruction N'Guyen demande à auditionner Wafaa, la police judiciaire, opportunément, ne la retrouve pas, précisant qu'elle était à Biarritz [W:18].

Le 11 février 1997, les pompiers venus éteindre un incendie d'appartement, découvrent le corps de Martine Matias au milieu du salon. Une ampoule noircie est à côté du corps alors que l'éclairage du même étage a été démonté, et un chargeur de pistolet automatique près d'un genou. Dans la salle de bain, il y a un soutien-gorge et un tapis de bain imprégnés de sang. Des traces sur une serviette révèlent un ADN masculin. L'autopsie démontre que Martine a peut-être subi des sévices sexuels. Elle aurait été tuée par inhalation de monoxyde de carbone. Le médecin légiste trouve des traces d'alcool et de chloroforme. La veille vers 10h30, une voisine a entendu «trois cris effroyables». Le policier découvrant le corps, Alain Vidal, conclut indubitablement au meurtre après 2 h d'investigations [AC]. Le procureur de la République ouvre une information judiciaire pour homicide. Mais la sûreté urbaine conclut au suicide. Paradoxalement, le procès-verbal de synthèse (écrit par le capitaine de police Michel Porta [N]) argumente: «il semble peu probable que quelqu'un ait pu provoquer la mort de Mlle Matias Martine, tant il est invraisemblable qu'un meurtrier ait pu laissé autant tant de traces derrière lui.» [M:14, (Z:65-66), AC]

Le 5 septembre 1997, Patrice Alègre, 29 ans, est arrêté à Châtenay-Malabry, pour avoir la veille maquillé l'assassinat d'Isabelle Chicherie en suicide, à Paris. Il est soupçonné de trois meurtres dont deux avec viols, puis il est mis en examen pour cinq meurtres et six viols. [B:30] Le profil du suspect, originaire de Toulouse, intéresse les gendarmes de Haute-Garonne qui veulent élucider deux meurtres de jeunes femmes dans la région, et l'adjudant Michel Roussel va le jour même à Paris interroger Alègre qui commence à se confier à lui [M:12].

Le 2 décembre 1997, Alègre avoue avoir étranglé puis violé Valérie Tariote, qui travaillait avec lui au Bar de la Gare. Il dit: «Je ne comprends toujours pas que personne n'ait vu les traces de strangulation que devait présenter le corps.» [N]

Un soir de décembre 1997, Alègre, pour retarder son retour en cellule et contre une bouteille de champagne et une bourriche d'huîtres, avoue à Roussel l'assassinat d'une certaine Valérie, et on découvre qu'il s'agit d'une affaire classée en suicide [M:12&14].

Lors d'un interrogatoire, Alègre confond les prénoms «Mireille» et «Martine». Comme les gendarmes n'ont pas d'affaire d'assassinat concernant Martine, ils trouvent le dossier de la mort de Martine Matias, qui concluait au suicide. [M:12]

En 1999, Françoise Dorival, ancienne prostituée, va à la gendarmerie déposer plainte contre Alègre qui l'a violée et brutalisée. Le tueur est mis en examen. Lorsque les enquêteurs lui posent des questions sur Galbardi, elle leur répond que Patricia et Fanny, selon elle, ont «assisté au meurtre» [R].

En juin 2000, au sein de la section recherches de la gendarmerie, est créée la cellule spéciale Homicides 31, dirigée par Michel Roussel, et orientée sur les crimes non élucidés par la police toulousaine (plus de cent cinquante entre 1986 et 1997). Dès 1999, sont retrouvées d'ex-prostituées ayant travaillé avec Line Galbardi : «Patricia», née en 1970, mère de trois enfants, qui travaille à Pau dans la métallurgie; Fanny, à Toulouse, née vers 1972, ex-fugueuse du foyer Paraminières, mariée à un chauffeur depuis 1996, qui élève ses quatre enfants; Nadia et Isabelle. [I:3; B:30; A:28; M:14]

Le 14 février 2002, Michel Treilles, le président de la cour d'assises, dit au capitaine de police Philippe Porta, à propos de la mort de Martine Matias : «Vous dites qu'il ne pouvait pas y avoir de meurtrier parce qu'un meurtrier ne laisserait pas autant de traces. C'est incroyable. Il n'y avait même pas de scellés sur la porte de l'appartement de la victime... C'est quand même embêtant.» «Je ne vais pas faire des lectures de procès-verbaux, ce serait trop cruel.» [N]

Le 21 février 2002, après dix jours d'audience, les assises de Haute-Garonne condamnent Patrice Alègre à la perpétuité avec une période de sûreté de vingt-deux ans. [B:30]

Le 8 janvier 2003, au bout de sa onzième audition [K] et des mois à la mettre en confiance sur la volonté d'élucider l'affaire [J], Patricia craque et avoue avoir assisté au meurtre de la prostituée Line Galbardi par Patrice Alègre qui voulait la punir. [I:3; B:30; A:28, Z:122] Elle affirme qu'Alègre travaillait pour le proxénète Lakhdar Messaoudine, et qu'ils bénéficiaient de la protection policière des inspecteurs Lionel Ziegler, C. et Michel M., qui couvraient leurs activités contre des fellations et des «enveloppes marron de 900 francs chaque semaine» [J; I:3] Fanny, ex-«gonzesse» d'un directeur de firme, M. de B., puis d'Alègre puis d'un substitut du procureur toulousain surnommé « Marcus » (Marc Bourragué ), affirme avoir participé avec Patricia à des séances sadiques dans le bureau de cinq magistrats du palais de justice de Toulouse. Elle dessine un plan du bureau de Marcus et un portrait de celui-ci, tous deux très ressemblants [I:3], en écrivant à côté: «personne meyllan [m'ayant] fait beaucoup de mal avec Patrice» [S].

Les 10 et 11 février 2003, Patricia, qui craint la prison pour sa complicité, incrimine Dominique Baudis, surnommé «Nénette» dans deux séances avec Alègre, une à l'hôtel de l'Europe, l'autre dans l'appartement de Messaoudine, cité Empalot. [I:3; K]

Alors que la juridiction toulousaine tergiverse à ouvrir un nouveau dossier, le procureur général Jean Volff (le plus haut magistrat de la ville [M:8]), cité dans les procès-verbaux, s'y oppose et s'invite même aux réunions gendarmes-magistrats. [I:3]

Le 1er avril 2003, Patricia affirme qu'Alègre, en tant qu'homme de main du proxénétisme toulousain, bénéficiait de protections policières, et l'accuse du meurtre de la prostituée Line Galbardi, punie pour avoir trop parlé à l'inspecteur de police Lionel Ziegler, cela devant d'autres prostituées pour qu'elles apprennent à se taire. [B:30; C] Ce jour, La Dépêche du Midi et Le Figaro révèlent l'affaire, notamment les soupçons sur des policiers locaux [M:10].

Le 15 avril 2003, le procureur Michel Bréard ouvre une information judiciaire «contre Patrice Alègre et tous les autres» pour «proxénétisme en bande organisée, viols, viols en réunion, viols par majeurs ayant autorité sur mineures, actes de tortures et de barbarie» [P; Q]. L'enquête est divisée en deux: les patrons de la section de recherches de Toulouse écartent de la partie consacrée aux notables (confiée aux juges Thierry Perriquet et Nicole Bergougnan [M:10-11]) Roussel qui, sous la direction du juge Serge Lemoine, ne se consacrera plus qu'aux vingt-trois meurtres imputés à Alègre [B:30; C]. La hiérarchie de la gendarmerie reprochait à Roussel d'avoir acté sur procès-verbal les noms qui dérangent, et de ne pas avoir «tamisé les auditions», ce qui est pourtant illégal [I:3].

La nouvelle équipe de gendarmes sur le volet notables, sous la direction des juges Thierry Perriquet, d'emblée opposé aux témoignages, et de Nicole Bergougnan, plus neutre, mène une contre-enquête sur Fanny et Patricia, en interrogeant les policiers de la brigade des mœurs qu'elles accusent. Ils interrogent des clients «pigeonnés» qui les traitent de menteuses [I:3]. Me Catala, avocat de Fanny, dit: «Ces trois gendarmes s'appuient sur les policiers mis en cause pour faire passer les témoins pour de dangereuses affabulatrices. On assiste à une tactique discrète mais particulièrement obscène, à une tentative grossière pour déstabiliser nos clientes, et pour étrangler la vérité.» [J]

Le 12 mai 2003, confronté à Patricia et à Fanny, Alègre infirme les accusations et affirme n'avoir pris qu'un verre avec un substitut du procureur, Marc Bourragué. [B:30] Patricia dit à Alègre : «Y a pas de raison que tu plonges tout seul.» [H]

Le 13 mai 2003, Marc Bourragué dément avoir protégé Alègre et confirme avoir avec pris «fortuitement» un apéritif [B:30], chez lui à Launaguet [J; I:3] avec Alègre, après avoir été présenté par un «ami commun» [G:93], Gilles Bivi, ex-portier du Broadway, «une petite frappe plus ou moins dealer» [J], en 1991 [J; I:3]: «Je ne l'ai vu qu'une seule fois, lorsqu'il accompagnait un ami qui était venu me rendre visite. C'était en 1991 ou 1992» [M:11q].

Le 14 mai 2003, Alègre est mis en examen (par Serge Lemoine??) pour l'assassinat, en 1992, du travesti Claude Martinez. [B:30]

Le 18 mai 2003, Dominique Baudis, président du Comité de Surveillance Audiovisuel (CSA), révèle être accusé par une ex-prostituée. «Je n'ai jamais, ni de près ni de loin, fréquenté Patrice Alègre ni participé ou organisé des soirées barbares», dit-il, dénonçant une «effarante machination» fomentée par le «lobby pornographique» à cause de son avis du printemps 2002 pour l'interdiction de diffusion de films pornographiques à la télévision. [B:30] Il prend comme avocat maître Francis Szpiner, avocat d'Alain Juppé (ancien premier ministre et président de l' UMP, parti du président Jacques Chirac) dans l'affaire des HLM de Paris, conseiller officieux de Jacques Chirac, et ex-candidat UMP à la députation contre Arnaud Montebourg qui avait bataillé pour que Jacques Chirac soit traduit devant les tribunaux français.

Le 19 mai 2003, un poste à la Guadeloupe dès l'été est proposé à l'adjoint de Michel Roussel à Homicides 31. [B:30]. Serge Lemoine, lors d'une réunion de gendarmes, déplorera ce départ qui compromet l'enquête.

Le 22 mai 2003, VSD révèle l'écoute téléphonique judiciaire de Wafaa qui parle de Baudis comme d'un client régulier à Paris. Pourtant, Baudis dit: «Quand on est maire, tout est noté, consigné. Tous les soirs, j'étais chez moi avec ma famille.» [V:12].

Entendue par le juge le 22 mai 2003, Fanny dit que «des policiers venaient la chercher comme un dû dans son studio pour l'emmener le soir, au palais de Justice à des magistrats qui la prenaient de force dans les bureaux». Sur les photos montrées par les gendarmes, elle reconnaît sans hésiter cinq magistrats et montre «sur le plan les bureaux qui correspondent bien à ceux de ces hommes». Il s'agit de trois magistrats de la cour d'appel, un président de chambre correctionnelle et du substitut du procureur surnommé « Marcus », Marc Bourragué. Elle dit avoir été emmenée «dans une belle demeure près du casino de Salies-de-Salat », en présence du surnommé «Nénette», Dominique Baudis. [J]

Le 27 mai 2003, Jean Volff, procureur général de la cour d'appel de Toulouse, révèle dans L'Est Républicain qu'il est accusé par Fanny de l'avoir violée dans une chambre de l'hôtel de l'Opéra [P]. Il dit: «peut-être y a-t-il, à la base, une parcelle de vérité, mais l'ensemble décrit par ces dames est certainement beaucoup exagéré» [P]. Fanny l'accuse avec quatre autres magistrats reconnus sur photo d'avoir participé à des soirées sadiques. [B:30]

Le 27 mai 2003, le jeune travesti Pierre-Olivier Puis [H], surnommé Djamel, 30 ans (ou 23 ans [P]), enfant adopté d'origine tahitienne [G:93], «mythomane notoire» [D] venu témoigner devant la police en confirmant les accusations des prostituées et en ajoutant d'autres, se rétracte, et il est mis en examen et écroué pour «dénonciation de crime ou délit imaginaire ayant exposé les autorités judiciaires à d'inutiles recherches» et «témoignage mensonger». [D; F; P]

Le 28 mai 2003, Jean-Jacques Ignacio, substitut général de Toulouse, révèle dans Libération sa mise en cause dans le dossier et dément. [B:30; P]

Le 28 mai 2003, le ministre Dominique Perben annonce que Jean Volff est démis de ses fonctions pour n'avoir pas averti la chancellerie et le garde des Sceaux «des éléments qui étaient à sa disposition» [A:29; B:30; P; M:8] et il le remplace par le procureur de la République de Créteil, Michel Barrau, qui avait méticuleusement déminé l'affaire des HLM de Paris, qui concernait les agissements de Jacques Chirac, alors maire de Paris, et de son parti politique. [A:29; B:30]

Le 29 mai, le ministre de la Justice Dominique Perben déclenche une enquête sur les violations du secret de l'instruction [P; I:3].

Le 30 mai 2003, Alègre confirme deux meurtres devant le juge Serge Lemoine [D]: celui de la prostituée Line Galbardi, selon lui demandé par l'inspecteur de police Lionel Ziegler qui l'assure «que l'affaire serait classée», et à qui elle avait parlé, lors d'une remise d'enveloppe de billets, de l'assassinat d'une autre prostituée et des trafics d'armes et de cocaïne d'Alègre et Messaoudine [L:82; H]; et celui du travesti Claude Martinez, commandité par Dominique Baudis et le magistrat « Marcus » [H], afin de «faire taire» [H] le maître chanteur et récupérer les cassettes vidéo compromettantes tournées en caméra cachée pour faire chanter. [B:30-31; D; L:82] Une ex-prostituée, Nadia, affirme devant le juge Serge Lemoine avoir assisté à l'assassinat de Line Galbardi. [C]

En mai ou juin, le juge d'instruction Lemoine, contre l'avis du parquet, accepte dans son ordonnance la constitution de Patricia et Fanny comme parties civiles, les deux femmes «se trouvant obligées d'assister à cette exécution et que depuis, à leurs dires, confirmés par les expertises psychologiques, la scène hante leur sommeil... Nous nous trouvons en conséquence dans un cas d'espèce tel qu'il n'apparaît impossible de dire que le préjudice subi ne saurait avoir un lien direct avec le crime commis». Mi-juin, le procureur de la République de Toulouse décide de faire appel de cette ordonnance. [D]

Le 14 juin 2003, Baudis (ainsi que son avocat Szpiner [L:83]) n'accuse plus de complot le lobby pornographique mais le journal La Dépêche du Midi, en particulier son directeur Jean-Michel Baylet et critique pour son absence de soutien le présent maire de Toulouse, Philippe Douste-Blazy. [B:31 ; ]

Le 17 juin 2003, devant le juge d'instruction Thierry Perriquet, en présence du procureur de la République, Fanny raconte à nouveau que trois magistrats connus et déjà cités l'auraient violée en la sodomisant, l'un l'attrapant par les cheveux pendant que l'autre la brûlait avec des cigarettes; et aussi avoir été violée par des policiers dans un parking. Elle lui raconte aussi les pressions (déjà évoquées devant le juge Lemoine le 3 mars) exercées sur elle afin qu'elle désigne au hasard les photos de magistrats que les gendarmes allaient lui montrer, et a ajouté que c'était Lionel Ziegler, ancien de la brigade des mœurs à la sûreté de Toulouse, toujours en activité dans un autre service, qui lui avait dit fin février ou début mars: «Attention, tu risques de finir dans le canal, comme les autres». [D; C] Les deux ex-prostituées Nadia et Isabelle [surnommée aussi Magali] (qui mineure a vécu quatre mois avec Alègre ) se portent parties civiles. [C]

Le 17 juin 2003, on dit à la chancellerie que la juge Nicole Bergougnan, qui instruit avec Thierry Perriquet le volet sadique de l'affaire Alègre, allait se concentrer sur le dossier Djamel. Louée pour sa rectitude et sa détermination, on soupçonne qu'est écartée celle qui veut faire avancer l'enquête pour ne laisser que le juge Perriquet qui la freine. Une dépêche AFP certifiée par une source judiciaire annonce le remplacement de Nicole Bergougnan par Jean-Claude Vaucheret. Finalement, la chancellerie officialise que la juge garde l'affaire Alègre. [E]

Le 18 juin 2003, Lakhdar Messaoudine, accusé par d'ex-prostituées d'avoir été le complice d'Alègre, rentre d'Algérie et se livre à la police. [B:31]

Le 20 juin 2003, Patricia est mise en examen pour «complicité de faux témoignage» en ayant manipulé Djamel, qu'elle aurait connu depuis des mois et hébergé, et elle est incarcérée. [B:31; A:31; D] Le premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin dit: «J'ai une pensée pour la souffrance de Dominique Baudis». [B:31; C]

Le 22 juin 2003, Jean-Michel Baylet, directeur de La Dépêche du Midi, porte plainte contre Baudis qui l'accuse d'avoir comploté contre lui. Canal+ annule la diffusion du Vrai Journal consacré à l'affaire Alègre. [B:31]

Le 23 juin 2003, Jean Volff, malgré sa faute professionnelle, est nommé à un poste plus important: avocat général à la Cour de cassation, sur décret du président de la République Jacques Chirac. [A:29; B:31]

Le 25 juin 2003, Alègre contredit ses aveux des meurtres de Line Galbardi et Claude Martinez, au moment où il change d'avocat avec maître Gilbert Collard (candidat de la majorité présidentielle à la mairie de Vichy en 2001), qui demande un dépaysement de l'affaire, ce qui retarderait la procédure. Il dit aussi: «Mon sentiment est que l'ancien maire de Toulouse n'est pour rien dans cette affaire.» [B:31] Lakhdar Messaoudine affirme que Patricia coorganisait les soirées sadiques avec Alègre. [B:31]

Le 26 juin, Baudis et Patricia sont confrontés. Baudis infirme sa participation à une partouze avec elle à son vingtième anniversaire en montrant un billet d'avion Toulouse-Paris et son agenda où est inscrite sa présence à l'Assemblée nationale à Paris [H]. Le procès-verbal rapporte: «J'ai mon agenda, le voilà». Le juge demande: «Que faisiez-vous ce soir-là?» «Dans la mesure où rien ne figure à mon agenda pour cette soirée, je l'ai passée avec mon épouse». Patricia dit: «Ça ne prouve rien [...] les agendas, on peut en faire ce qu'on veut. Pour les avions, c'est pareil. J'ai des membres de ma famille qui travaillent à Orly. Il en décolle régulièrement.» [O]. Me Raphaël Darribere, le jeune avocat de Patricia, commis d'office, dit que «le "recadrage" de l'enquête semble consister à protéger les personnes mises en cause et à affaiblir les victimes.» [H] Selon son avocate Muriel Amar, Fanny réaffirme ses accusations de «viols en réunion» en accusant des hommes de loi et magistrats, mais pas Baudis [H].

Le 26 juin, les enquêteurs interrogent Sylvie Müller, la voyante que Patricia a l'habitude de consulter, et elle confirme que Patricia lui a dit la même chose [Q].

Baudis pose pour la couverture de Paris Match et dit qu'il note dans un petit carnet «les bons» et «les méchants», afin de les tuer moralement, professionnellement, précise le journal. [B:31]

Le 30 juin, le procureur général Michel Barrau refuse le dépaysement du dossier et dit que «personne ne sera préservé». [B:31]

Le 1er juillet 2003, Jean Volff se constitue partie civile et est entendu par le juge.

Le 2 juillet 2003, après Baudis et Volff, Bourragué est aussi entendu en tant que victime par le juge Perriquet, qui ne l'a jamais interrogé auparavant comme suspect. [S B:31] Il montre devant le juge Perriquet son épaule vierge de tatouage, contrairement aux affirmations de Fanny, et se dit prêt à «toute constatation ou expertise médico-légale» [O].

Le 2 juillet 2003, à une nouvelle confrontation entre Patricia et Djamel, Djamel répète avoir été victime de soirées sadiques auxquelles participaient des notables toulousains, et son avocate Catherine Barrère dit: « il déclare qu'il a été contraint par les gendarmes à signer les déclarations au terme desquelles il indiquait avoir été manipulé par Patricia » . [B:31; F]

Le 17 septembre 2003, "Fanny" innocente Baudis devant le juge Perriquet, mais le 9 octobre elle le réaccuse devant le juge Lemoine, expliquant ses dénégations: "J'ai eu peur pour mes nerfs et pour mes gosses". Elle dénnonce aussi des actes de violence sexuelle qu'elle aurait subies dans un commissariat de police vers le 10 janvier. Dans son 'expertise psychiatrique de "Fanny" remise au juge Lemoine le 26 janvier 2004, le Dr Daniel Ajzenberg conclut que "Fanny" est «crédible dans ses dires sur le plan psychiatrique» [AA].

Le mercredi 7 janvier 2004, Patricia, qui suit une cure de sommeil, et Fanny, qui suit un traitement psychiatrique depuis plusieurs mois, sont confrontées devant le juge Perriquet [France Inter, mercredi 7 janvier 2004, journal de 8h].

Le jeudi 12 février 2004, dans le volet "proxénétisme aggravé" de l'affaire Alègre, Perriquet auditionne sur le rôle de certains policiers toulousains Christèle Bourre, qui quitte précipitamment son bureau, lui reprochant de la considérer comme coupable plutôt que victime refusant d'être à nouveau interrogée par lui [AA].

Le 25 mars 2005, le juge d'instruction Thierry Perriquet déclare le non-lieu pour toutes les inculpations de Dominique Baudis et Marc Bourragué.

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Références

[A] Arnaud Viviant : «Peur sur la ville», dans Les Inrockuptibles, Nº 397, 9-15 juillet 2003, p. 26-32.

[B] Géraldine Sarratia : «Six ans d'enquête», dans Les Inrockuptibles, Nº 397, 9-15 juillet 2003, p. 30-31.

[C] Ariane Chemin: «Deux autres ex-prostituées, Nadia et Isabelle, se constituent parties civiles dans l'affaire Alègre », dans Le Monde, 22-23 juin 2003, p. 9.

[D] Éric Decouty et Thierry Portes: «"Patricia" soupçonnée de manipulation, "Fanny" avoue avoir obéi à des pressions», dans Le Figaro, 19 juin 2003, p. 8.

[E] Éric Decouty et Thierry Portes: «Le "vrai-faux" dessaisissement de Nicole Bergougnan », dans Le Figaro, 19 juin 2003, p. 8.

[F] «Un nouveau revirement dans l'affaire Alègre », dans Métro, 3 juillet 2003, p. 2 (dépêche AFP).

[G] François Labrouillère et Ugo Rankl : «Affaire Alègre : le réseau qui fait trembler Toulouse», dans Paris Match, Nº 2819, 29 mai-4 juin 2003, p.88-93.

[H] Patricia Tourancheau : «Baudis en victime chez le juge», dans Libération, 27 juin 2003, p. 2.

[I] Patricia Tourancheau : «Reculs et avancées d'une saga sordide», dans Libération, 27 juin 2003, p. 2-3.

[J] Patricia Tourancheau : «Toulouse: notables en mauvaise passe», dans Libération, 23 mai 2003, p. 16.

[K] Patricia Tourancheau : «Affaire Alègre : travelling arrière», dans Libération, 23 mai 2003, p. 16.

[L] François Labrouillère et Ugo Rankl : « Alègre est un calculateur pervers», dans Paris Match, Nº 2820, 5-11 juin 2003, p.82-83.

[M] Laurent Chabrun, Éric Pelletier et Jean-Marie Pontaut : «La terrible affaire de Toulouse», dans L' Express, Nº 2709, 5-11 juin 2003, P. 8-14.

[N] Ariane Chemin et Gérard Davet : «Les trois étranges crimes du tueur en série classés comme suicides» dans Le Monde, 12 juillet 2003, p. 7.

[O] Ariane Chemin et Gérard Davet : «Les cinq pistes des enquêteurs pour vérifier les alibis» dans Le Monde, 12 juillet 2003, p. 7.

[P] Ariane Chemin et Gérard Davet : «Un enchevêtrement de plaintes et de personnages» dans Le Monde, 12 juillet 2003, p. 7.

[Q] Ariane Chemin et Gérard Davet : «L'affaire Alègre risque de tomber sous le coup de la prescription». dans Le Monde, 12 juillet 2003, p. 7.

[R] Frédéric V... rd : «Six femmes à l'origine du scandale», Le Parisien 15 juillet 2003

[S] Patricia Tourancheau : «Affaire Alègre : Bourragué reçu aussi comme "victime"», dans Libération, 3 juillet 2003, p. 16.

[T] Éric Decouty et Thierry Portes: «Les juges toulousains sur la piste d'un nouveau présumé proxénète», dans Le Figaro , 15 juillet 2003, p. 8.

[U] Patricia Tourancheau : «Les dérapages incontrôlés de la justice toulousaine», dans Libération, 23 juillet 2003, p. 4-5.

[V] Philippe Berti : «Dominique Baudis: le document qui dérange», dans VSD , 22-28 mai 2003, p. 10-12.

[W] Philippe Cohen-Grillet : «Les dossiers noirs de la ville rose», dans VSD, 29 mai-4 juin 2003, p. 14-18.

[X] Jean-Marc Ducos et François Vignolle : "Affaire Alègre : le corps d'une femme exhumé", dans Le Parisien, 3 février 2004, p. 13.

[Y] Jean-Marc Ducos: "Un magistrat fantôme", dans Le Parisien, 29 décembre 2003, p. 13.

[Z] Michel Roussel: Homicide 31 (Au cœur de l'affaire Allègre) (Denoël, 2004).

[AA] Gérard Davet : Un psychiatre estime que "Fanny" est "crédible dans ses dires"; Le Monde, 14 février 2004, p. 12.

[AB] Jean-Marc Ducos: La police des polices décortique la mort d'Hadja, dans Le Parisien, 10 mars 2004.

+[ AC] Pièces à conviction: Affaire Alègre : l'enquête scandaleuse, 31 janvier 2004, France 3 .

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