De Frédéric Mitterrand à Laurent Wauquiez. De Patrice Alègre à Dominique Perben. Comment Fonctionne l'Etat-Bauge de l'UMP et Pourquoi le Gouvernement Sarkozy Veut Bâillonner le PNR.

Pierre Roche, magistrat corrompu, fut assassiné par la mafia UMP à Toulouse le 22 février 2003 afin d'étouffer de possibles révélations sur le volet politique de l'affaire Alègre. Nous reproduisons ci-dessous une interview où ses enfants expliquent les liens entre le tueur en série toulousain et le parti de Laurent Wauquiez. Vous comprendrez mieux en lisant ceci pourquoi Mr Wauquiez considère que ce genre d'activités relève de la "vie privée" de ses amis parlementaires. Saluons le grand courage des enfants Roche, Charles-Louis et Diane, intraitables dans leur combat pour établir la vérité, et ceci bien entendu aux risques et périls de leur vie .....

 

Ce que disent les enfants de Pierre Roche (extraits).

Pierre Roche était non seulement un corrompu dans l'exercice de ses fonctions de magistrat (et cela d'ailleurs dès ses débuts toulousains) mais encore un pervers sur le plan personnel, grand amateur de soirées orgiaques entre notables et collectionneur de photos prises sur le vif lors de ces folles soirées....Il nous a parlé d'un groupe secret et relativement informel, basé dans la ville de Toulouse (où il a exercé), auquel il avait eu le malheur d'appartenir et dont il semblait impossible de sortir une fois que l'on avait mis le doigt dans un tel engrenage...Ce groupe rassemblait des personnalités de la « bonne société », haut placées dans différentes sphères : notre père a certes mentionné le monde judiciaire (où l'on recrutait paraît-il beaucoup, et pas seulement parmi les magistrats, puisque même certains hauts dignitaires de la police étaient considérés comme des recrues de choix)....Etaient aussi concernés des sphères aussi différentes que la Politique , la Finance ou encore le monde médical , et plus généralement des gens qui comptent dans les secteurs les plus divers - ainsi y aurait-il eu, parmi les participants, et pour prendre qu'un dernier exemple, quelques universitaires....Il réunit plutôt des notables amateurs de sensations fortes dont le hobby consiste à mêler, lors de leurs réunions, des pratiques aussi diverses qu'uniformément dégoûtantes, et où l'on trouve en conjonction et pêle-mêle la sexualité de groupe, le sado-masochisme, l'automutilation et la consommation de drogues....Fonctionnement en réseau, dissimulation a priori des activités « festives » du groupe en question ainsi que couvrir, en aval, d'éventuels scandales qui pourraient résulter de son existence même et à étouffer les différentes affaires que ne manqueraient pas d'occasionner ces agissements....Il y aurait dans ses activités un fort aspect criminel, qui va bien au-delà des liens avec la pègre....Des soirées dégénèrent pour finir par déraper complètement, une certaine forme de frénésie faisant d'ailleurs apparemment partie de leur essence....Certaines soirées s'achèveraient sur un nombre de participants en vie à leur terme inférieur au nombre initial de ceux-ci - et cela parfois par accident non anticipé, et d'autres fois de manière parfaitement préméditée....Des sortes de cérémonies animées par un célébrant, comme s'il s'agissait d'une secte où d'on ne sait trop quel culte....Des sortes de rituels allant du sacrifice d'un animal à l' homicide pur et simple , en passant par d'autres joyeusetés telles que la scarification de l'adepte....Partie fine entre bourgeois au terme de laquelle on en vient à tourner autour du thème de la mortification de la chair....Des chairs transpercées, brûlures de cigarettes ou personnes attachées pour une séance de torture, parfois réclamée par un malade consentant et parfois administrée à une victime involontaire....Les proies du groupe en question étaient toujours sélectionnées parmi les couches les plus isolées de la population, des « clodos » (c'est une citation de notre père), des prostituées (parfois mineures, nous a-t-il précisé) et, dans certains cas, des étrangers en situation irrégulière (y compris des enfants)....Il y a probablement un parallèle plus qu'édifiant à en tirer avec les 190 morts mystérieuses classées à la va-vite qui ont marqué, rien qu'à Toulouse , les années Alègre. par exemple, une femme retrouvée, ligotée, baillonnée et étranglée. Ce qui n'avait pas empêché la police de conclure à un suicide.

L'Interview.

Nous avions déjà évoqué ensemble les multiples corrélations existant entre la mort de votre père et l'affaire Alègre. Mais il semble qu'au-delà de tout ce faisceau de présomptions en général, vous ayez été plus particulièrement amenés à recueillir un témoignage beaucoup plus précis de la bouche même du magistrat en question quelque temps avant son décès. Qu'en est-il ?

Charles-Louis et Diane Roche -

S'il est, en effet, vrai que l'on ne peut déjà pas s'empêcher de remarquer, dans un premier temps, un certain nombre de corrélations, à la fois géographiques et temporelles, existant entre la trajectoire et la mort de notre père Pierre Roche d'une part et le dossier Alègre d'autre part, il faut de plus ajouter que le magistrat Roche partageait déjà avec cette sombre affaire un même arrière-plan.

Et cela qu'il s'agisse de ses débuts dans la magistrature directement à Toulouse (ville qu'il connaissait d'autant mieux qu'il y avait précédemment accompli ses études, ainsi que son service militaire) en tant que Substitut du Procureur de 1972 à 1978, à la grande époque de la dynastie Baudis au Capitole ; ou encore de son amitié avec Dominique Baudis, qui avait quasiment le même âge, ainsi qu'avec l'un des magistrats que l'on trouve parmi les autres protagonistes cités dans le dossier de l'affaire. Sans parler, outre le fait qu'il a toujours gardé des liens dans la magistrature toulousaine, des relations qui le liaient à la pègre ainsi qu'au milieu de la nuit en général et de la prostitution en particulier - tant et si bien qu'il finit par se retrouver lui-même, après le divorce d'avec notre mère, contraint d'épouser une prostituée sur un chantage à la photo porno.

Ajoutons à cela que notre père était non seulement un corrompu dans l'exercice de ses fonctions de magistrat (et cela d'ailleurs dès ses débuts toulousains) mais encore un pervers sur le plan personnel, grand amateur de soirées orgiaques entre notables et collectionneur de photos prises sur le vif lors de ces folles soirées. Il était même d'ailleurs allé, relativement récemment, jusqu'à faire « balancer » sur Internet une série de photos porno de sa 2ème femme.

Mais tous ces éléments, qui ne forment certes qu'un faisceau de présomption, toutefois assez caractéristique, ne sont rien à côté des révélations que notre père est venu nous faire avant sa disparition, survenue le 22 Févier 2003, à l'aube de l'affaire Alègre.

Cette disparition subite, qui n'a rien d'un tant soit peu normal, est intervenue dans des circonstances pour le moins obscures et dans un contexte plus que troublant. C'est délibérément que l'on nous a dissimulé la mort de notre père, alors que nous étions sa seule famille ; et son corps a été incinéré en toute hâte, de sorte que nous nous sommes trouvés définitivement placés dans l'impossibilité de faire pratiquer l'autopsie qui s'imposait en pareil cas. L'acte de décès, quant à lui, ne mentionne aucune cause de mort, et c'est là un décès dont les causes restent indéterminées et même indéterminables, y compris plusieurs années après sa survenance ; et cela malgré saisine du Garde des Sceaux Dominique Perben par les 2 enfants du magistrat haut-gradé mort en exercice sur les conditions de cette mort suspecte. En fait, sans même parler d'élucider ladite mort suspecte, il semble que la Justice se refuse à ne serait-ce qu'enquêter à son sujet.

Avant d'en venir aux révélations opérées par votre père proprement dites, on pourrait d'abord se demander ce qui l'a, selon vous, poussé à venir se confier à vous alors que vos relations pouvaient être qualifiées de « tendues » ?

Charles-Louis et Diane Roche -

Quoique nos relations aient été, en effet, on ne peut plus tendues (et pour tout dire carrément conflictuelles puisque ce magistrat n'a jamais cessé d'abuser des pouvoirs qui étaient les siens pour harceler impunément ses 2 enfants ainsi que leur mère depuis plus de 2 décennies), lesdites relations n'ont jamais réellement cessé (c'est que 20 ans de persécutions, ça crée des liens ...) et se sont caractérisées, surtout sur la fin, par une certaine ambivalence.

En effet, notre père était un homme pétri de contradictions et qui cultivait le paradoxe ; et c'est pourquoi il lui est arrivé de se rapprocher brusquement sans vergogne de ses têtes de quintaine habituelles pour nous réclamer notre aide à chaque fois où, finalement dépassé par les événements qu'il avait déclenchés, il avait ouvert des portes qu'il ne parvenait plus à refermer. Et dans de telles circonstances, vers qui se tourner à part vers la seule famille qu'il lui reste ? Puisque nous étions, après tout, ses enfants et que, quel qu'ait pu être son comportement à notre égard, cet homme restait notre père. Ainsi en fut-il, par exemple, peu avant son remariage, entièrement causé par un chantage, et ainsi en fut-il aussi, donc, peu avant son décès, lorsqu'il est venu nous trouver pour nous apprendre des choses terribles, que nous lui avions d'ailleurs pas demandé - et que nous préférerions peut-être ignorer à tout jamais, même s'il ne nous a pas vraiment laissé le choix.

D'autre part, il apparaît que le fait de ne pas garder ces secrets pour lui seul et de les répandre de la sorte, quoiqu'assez modestement, lui donnait l'impression de ménager ses arrières et de se créer des garanties contre une mort subite qu'il sentait approcher à grands pas par un mécanisme qu'il eut à la fois le très grand cynisme et l'extrême inélégance d'appeler devant nous ses « petites assurances-vie ». Il s'était même ménagé, selon ses dires, à une époque antérieure, toute une collection de documents compromettants comprenant papiers, photos et films qu'il avait ensuite passé toute une nuit à brûler à partir du moment où il n'y voyait plus des leviers d'influence à sa disposition mais plutôt des bombes à retardement susceptibles de décider certaines personnes à s'occuper de son cas.

Enfin, le dernier élément - mais pas le moindre - qui a motivé notre père à venir tout nous déballer de la sorte est que, mû par le repentir de dernière minute de l'homme qui vient de mesurer ses méfaits au moment où le sol se dérobe sous ses pieds, il semblait chercher à sauver son âme, en quelque sorte, in extremis.

Mais nous doutons très fortement que le fait de nous exposer ces connaissances aussi potentiellement néfastes pour la santé du « sachant » ait été le meilleur moyen d'y parvenir.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce que votre père vous a appris en substance avant de se trouver réduit au silence par un décès prématuré ?

Charles-Louis et Diane Roche -

C'est très simple : nous avons été parmi les premières personnes à être mis au courant non seulement de l'affaire Alègre, mais encore d'une partie de ses dessous ; et cela par l'un de ses protagonistes qui, outre son statut de magistrat, n'est autre que notre père - lequel ne devait pas survivre bien longtemps à de telles révélations.

Si l'on synthétise ses propos, forcément quelque peu désordonnés sur le moment, le tableau de la situation qu'il nous a dépeint est le suivant :

Il nous a parlé d'un groupe secret et relativement informel, basé dans la ville de Toulouse (où il a exercé), auquel il avait eu le malheur d'appartenir et dont il semblait impossible de sortir une fois que l'on avait mis le doigt dans un tel engrenage. Ce groupe rassemblait des personnalités de la « bonne société », haut placées dans différentes sphères : notre père a certes mentionné le monde judiciaire (où l'on recrutait paraît-il beaucoup, et pas seulement parmi les magistrats, puisque même certains hauts dignitaires de la police étaient considérés comme des recrues de choix) ; mais à l'entendre, étaient aussi concernés des sphères aussi différentes que la Politique, la Finance ou encore le monde médical, et plus généralement des gens qui comptent dans les secteurs les plus divers - ainsi y aurait-il eu, parmi les participants, et pour prendre qu'un dernier exemple, quelques universitaires. Il n'est bien entendu pas question de prétendre ici que tous les « notables » appartiennent à un tel groupe (trèsloin de là) : disons plutôt, a contrario, que seuls des notables y sont acceptés et sont susceptibles d'être approchés pour être attirés dans son orbite comme - ce fut le cas pour notre père.

A quelles activités votre père s'est-il livré à l'occasion de son appartenance à ce groupe ?

Charles-Louis et Diane Roche -

Il nous a dit que le but premier du groupe en question n'avait rien d'utilitaire - d'autant que les membres qui le composent sont des gens qui ont déjà réussi dans la société -, mais que le propos était plutôt, à la base et à la manière du premier club de loisirs venu, de réunir des personnes partageant les mêmes « centres d'intérêt » afin de favoriser les échanges en rapport avec ceux-ci, et surtout afin de pouvoir s'y adonner en commun.

Le problème est que le groupe en question n'a strictement rien à voir avec un club de philatélie, puisqu'il réunit plutôt des notables amateurs de sensations fortes dont le hobby consiste à mêler, lors de leurs réunions, des pratiques aussi diverses qu'uniformément dégoûtantes, et où l'on trouve en conjonction et pêle-mêle la sexualité de groupe, le sado-masochisme, l'automutilation et la consommation de drogues.

Quant à l'influence que ne manque pas d'exercer ce groupe, à la fois du fait de l'influence individuelle de chacun de ses membres dans la sphère au sein de laquelle il évolue et de par le fonctionnement de ces derniers de concert, en réseau, elle se trouve consacrée, aux dires de notre père, à la dissimulation a priori des activités « festives » du groupe en question ainsi qu'à couvrir, en aval, d'éventuels scandales qui pourraient résulter de son existence même et à étouffer les différentes affaires que ne manqueraient pas d'occasionner par les agissements qui s'y déroulent.

Est-ce à dire que ce groupe servirait de cadre à des activités criminelles ?

Charles-Louis et Diane Roche -

En effet, au-delà du problème moral que peut causer l'existence même d'un tel groupe et sa composition (songez par exemple que notre père, qui a passé plusieurs décennies à juger les autres et à pérorer, tel le grand inquisiteur distribuant les leçons de morale, nous a avoué en avoir été membre actif), il y aurait dans ses activités un fort aspect criminel, qui va bien au-delà des liens avec la pègre.

Puisqu'il ne serait pas rare que ces soirées dégénèrent pour finir par déraper complètement, une certaine forme de frénésie faisant d'ailleurs apparemment partie de leur essence ; et pour ce qui est des conséquence :certaines soirées s'achèveraient sur un nombre de participants en vie à leur terme inférieur au nombre initial de ceux-ci - et cela parfois par accident non anticipé, et d'autres fois de manière parfaitement préméditée.

Mais enfin, votre père vous a-t-il décrit plus précisément ce qu'il se passe, au juste, dans ces mystérieuses soirées si « spéciales » ?

Charles-Louis et Diane Roche -

Nous allons d'essayer d'ordonner quelque peu pour vous le fatras plutôt hétéroclite de ce que nous a livré notre père à ce sujet là, puisque le catalogue des pratiques mises en œuvre paraît très éclectique, si bien que ces séances semblent constituer une sorte de fourre-tout dans lequel tout pervers bien gratiné devrait pouvoir trouver son bonheur.

Il y a apparemment des sortes de cérémonies animées par un célébrant, comme s'il s'agissait d'une secte où d'on ne sait trop quel culte. C'est au cours de ce genre de soirées que sont pratiqués des sortes de rituels allant du sacrifice d'un animal à l'homicide pur et simple (c'est en tout cas ce que notre père prétendait avoir vu de ses yeux), en passant par d'autres joyeusetés telles que la scarification de l'adepte.

Ce qui nous amène aux aspects les plus sombres des soirées plus « communes » (moins « solennelles »), où la célébration commence par une partie fine entre bourgeois au terme de laquelle on en vient à des choses terriblement plus sérieuses, plus extrêmes, qui ont toutes pour point commun de tourner autour du thème de la mortification de la chair.

Notre père nous évoquait entre autres des images de chairs transpercées, de brûlures de cigarettes ou de personnes attachées pour une séance de torture - parfois réclamée par un malade consentant et parfois administrée à une victime involontaire, mais qui n'aura plus l'occasion d'aller s'en plaindre ultérieurement

Comment expliquez-vous, dans ces conditions, que les activités d'un tel groupe soient restées secrètes à ce jour ?

Charles-Louis et Diane Roche -

Tout d'abord par l'extrême prudence qui ne peut qu'animer un groupe qui sait à quel point ses activités doivent, au-delà même de la simple discrétion, rester absolument secrètes.

Ainsi notre père nous expliquait-il que les proies du groupe en question étaient toujours sélectionnées parmi les couches les plus isolées de la population et les catégories de gens les moins susceptibles de causer un quelconque émoi ou d'attirer une quelconque attention en cas de volatilisation pure et simple. Ce qui revient à dire que, sauf « pêche miraculeuse », nos tortionnaires en col blanc n'avaient pas grand'chose de plus à se mettre sous la dent que des « clodos » (c'est une citation de notre père), des prostituées (parfois mineures, nous a-t-il précisé) et, dans certains cas, des étrangers en situation irrégulière (y compris des enfants).

Alors même si une telle prédation ne suffit peut-être pas à tout expliquer à elle seule, il y a probablement un parallèle plus qu'édifiant à en tirer avec les 190 morts mystérieuses classées à la va-vite qui ont marqué, rien qu'à Toulouse, les années Alègre. Que l'on songe, par exemple, à ce que l'on pouvait lire dans la presse au sujet d'une femme que l'on avait retrouvée, si notre mémoire est bonne, à la fois ligotée, baillonnée et étranglée. Ce qui n'avait pas empêché la police de conclure à un suicide contre vents et marées, malgré toutes les protestations, et pour tout dire contre toute évidence.

Avez-vous interrogé votre père sur la question du mobile de tels actes qui seraient imputables à ce groupe ? En d'autres termes, qu'est-ce qui pourrait pousser des notables, même nihilistes, à se compromettre de la sorte dans un réseau spécialisé dans l'organisation périodique d'actes de barbarie ?

Charles-Louis et Diane Roche -

Notre père nous a étalé les principes de base d'une pseudo-philosophie de bazar censée justifier tous les débordements, qu'il prétendait d'inspiration Nietzschéenne et qui sous-tendrait tout ce qui se passe dans ce groupe.

Il y était pêle-mêle question de promesses de dépassement de soi, d'ascension personnelle au-delà de la condition humaine et de libération ultime de l'individu par la transgression de tous les tabous, ainsi, accessoirement, que de jouissance sans limites par la saturation des sens. Une sorte de culture de l'expérience illimitée et de la sensation poussée jusqu'à la douleur.

Bref, tout un discours amphigourique visant à banaliser les pratiques les plus innommables.

Votre père vous a-t-il appris quoi que ce soit de plus en rapport avec cette organisation à laquelle il aurait appartenu ?

Charles-Louis et Diane Roche -

A vrai dire, « organisation » est un bien grand mot puisque, s'il faut l'en croire, il se serait plutôt agi d'un groupe qu'il qualifiait lui-même d' « informel », d'une sorte de nébuleuse aux contours relativement flous et dont le seul semblant de structuration était entièrement basé sur les relations et les liens inter-personnels unissant chacun des membres à l'un ou plusieurs des autres notables du groupe, du réseau.

Autant dire que l'admission dans ce cercle très fermé se faisait uniquement par cooptation et exclusivement sur parrainage ; et que cette coterie, tout ce qu'il y a de plus officieuse, ne risquait pas d'être dûment déclarée en préfecture sous une quelconque forme associative - de même que les syndicats du crime omettent de s'inscrire au registre du commerce et des sociétés.

Notre père nous avait en outre brièvement raconté que les « séances » se tenaient dans des lieux variables, des sortes de caves d'immeubles toulousains ou des environs. A ses dires, certains de ces lieux étaient équipés de tout l'attirail du parfait petit Torquemada. Il s'est cependant bien gardé de nous situer plus précisément l'emplacement exact de ces « lieux réservés ».

Sur un plan plus périphérique, notre stupéfaction fut à son comble lorsque notre père évoqua devant nous le spectre d'un trafic de videos illégales s'échangeant sous le manteau à des prix astronomiques et dont le sujet était l'humiliation bientôt suivie de la torture et de la mise à mort du premier rôle bien involontaire.

S'il est vrai que ces différents éléments semblent attester de faits gravissimes et projeter un jour nouveau sur le contexte dans lequel s'inscrit le dossier Alègre, et cela d'autant plus à la lumière des circonstances entourant la mort du magistrat qui vous a fait ces révélations, qui n'était autre que votre père, il n'apparaît, du moins à ce stade du raisonnement, que peu d'éléments précis permettant d'établir un lien direct entre l'affaire Alègre d'une part et les révélations opérées par votre père d'autre part. Pour préciser notre question, ce dernier a-t-il été amené à fréquenter des personnes dont les noms ont été cités dans ce dossier - ce qui, en l'occurrence, serait particulièrement significatif de son implication dans ce magma ?

Charles-Louis et Diane Roche -

Notre père était en effet une relation (au bas mot, en fait un ami) de 2 des principaux protagonistes de cette sombre histoire : d'une part une personnalité politique de premier plan et d'autre part l'un de ses collègues magistrats qu'il connaissait depuis l'époque où celui-ci était, dans la 2ème moitié des années 80 et avant de devenir Substitut du Procureur à Toulouse, juge d'instruction à Rodez ; tout comme notre père était aussi, dans le même ressort juridictionnel, l'ami intime de Kubiec, le Procureur de Millau au début des années 80, d'ailleurs lui-même natif de Rodez, et qui était par rapport à Pierre Roche un vieux camarade de promotion de l'Ecole Nationale de la Magistrature - ainsi l'avait-il invité, à l'époque, au mariage avec notre mère.

Ce n'est, bien entendu, pas par hasard que nous évoquons ce dernier magistrat, puisque ce Kubiec là se trouve être par ailleurs - comme le monde est petit - un ami et ancien collègue de juridiction de l'autre magistrat qui a largement été évoqué en rapport avec l'affaire Alègre (ce qui lui a d'ailleurs paradoxalement valu une mutation à la Cour de Cassation), Kubiec et ledit magistrat s'étant connus dans le ressort d'Agen - où le premier, qui était Substitut Général, exerça sous l'autorité directe de l'autre, lequel était Procureur Général dans cette même ville avant d'aller exercer les mêmes fonctions à Toulouse. Et voilà qu'un peu plus tard, nous retrouvons le même Kubiec Procureur à Montauban à un moment où son vice-procureur n'est autre que ... le 1er magistrat dont nous avons abordé le cas plus haut, à savoir l'ancien Substitut du Procureur de Toulouse qui serait en rapport avec l'affaire Alègre, et qui était l'ami personnel de Pierre Roche.

C'est-à-dire que pour nous résumer, Kubiec a été à la fois un proche des 2 magistrats dont les noms ont été cités dans l'affaire Alègre, dont il fut respectivement le subordonné immédiat et le supérieur immédiat, et cela sur plusieurs années à chaque reprise et chaque fois dans le Sud-Ouest de la France. Or c'était à la fois un camarade de promotion et un ami proche de Pierre Roche - lequel Pierre Roche meurt bizarrement au moment où il lève le voile sur tout un pan ... de cette même affaire Alègre.

La boucle est bouclée ; et comme le dit le vieil adage, les amis de mes amis sont mes amis.

Ajoutez à cela que notre père était aussi l'ami personnel d'un autre magistrat, qui était Substitut Général à Toulouse au début des années 2000, et cela depuis les années 1990, après y avoir d'abord été nommé 1er Substitut en 1989 ; et que le Substitut Général en question, que notre père avait connu à l'occasion de sa propre affectation à la Cour d'Appel de Rouen (l'autre étant à ce moment là Juge d'Instruction dans le ressort du Havre, qui dépend de Rouen), est à la fois le 3ème magistrat cité dans le dossier Alègre et le subordonné immédiat du Procureur Général de Toulouse à cette époque - lui aussi dans le même cas.

Nous pouvons même vous préciser que notre père connaissait dès cette époque, en plus du bonhomme, la future femme de ce dernier, elle aussi magistrat exerçant au Havre dans le même azimut temporel - elle devait finir par y devenir Vice-Présidente. Et c'est donc au Havre que notre père fit la connaissance de ces 2 futurs époux judiciaires qui allaient unir leurs trajectoires, y compris sur le plan professionnel, et se retrouver tous les deux, aux début des années 2000 et depuis les années 1990, magistrats à Toulouse - lui Substitut Général cité dans le dossier Alègre et elle d'abord Vice-Président du TGI puis le rejoignant à la Cour d'Appel en tant que Conseiller. Dans ces conditions, et si l'on considère ce dernier couple en plus de ce qui a déjà été dit, comment ne pas convenir qu'il y a décidément trop de corrélations pour qu'elles puissent un tant soit peu s'expliquer par une simple série de hasards et autres coïncidences impossibles ? D'autant que toutes ces informations nous furent directement balancées en pleine figure par un père aux abois qui avait une vision globale du puzzle.

Et précisons tout de suite que si, narrée de la sorte, cette étude comparative de trajectoires dans les rouages du système judiciaire du Sud-Ouest peut certes paraître, du moins en 1ère approche, quelque peu absconse, nous tenons à la disposition de toute personne intéressée ainsi que de la presse un tableau on ne peut plus clair sur les liens étroits ainsi que les corrélations professionnelles, géographiques et temporelles unissant les différents magistrats membres de la partie du réseau de notre père qui est en rapport avec l'affaire Alègre.

D'ailleurs, il semble que l'on pouvait toujours compter sur notre père pour impliquer ses réseaux personnels dans les affaires les plus pestilentielles au centre desquelles il se trouvait.

Ainsi n'est-ce pas par hasard que le juge d'instruction qu'il a dernièrement déchaîné contre ses 2 enfants et leur mère était non seulement son subalterne direct, juge d'instruction à Mende - ville à la Maison d'Arrêt de laquelle on retrouve ... Patrice Alègre, qui y fut quelque temps consigné alors que l'on se gardait obstinément de dépayser son dossier strictement toulousain ; et ville dépendant de la Cour d'Appel de Nîmes, à laquelle notre père était Président de Chambre pendant toute cette période. Ledit juge d'instruction, par ailleurs spécialisé dans le « muselage » d'association anti-pédophile dénonçant les complicités judiciaires locales dans la révoltante affaire du martyre de la petite Kelly, était de plus un ami biterrois de notre père qui a toujours eu son domicile familial à Béziers - ville où le juge d'instruction en question a commencé flic avant de se retrouver maintenant envoyé par sa hiérarchie à Fort-de-France afin de le « mettre au vert » par rapport à notre affaire et de couper court aux nombreuses questions que ses activités ces dernières années en tant que magistrat ne manqueraient pas de soulever.

Dernier exemple, entre mille : les 3 procureurs (pas moins) mobilisés contre sa famille par notre père dans l'affaire Roche. Puisque l'on y trouve tout d'abord le Procureur de Mende, qui a diligenté toutes les poursuites initiales et qui est encore un subalterne de Pierre Roche, et qui fut, lui aussi, déplacé préalablement à notre procès pour être, peu après, remplacé ... par une vieille connaissance, comme par hasard, des protagonistes judiciaires cités dans le dossier Alègre ; car il faut bien se rendre à l'évidence : le nouveau Procureur de Mende est de retour en Métropole après une affectation dans les îles (lui aussi) qui fait suite à un poste de « Substitut placé auprès du Procureur Général » à Toulouse, occupée depuis la mi-1999 - un poste qui fit de lui, pendant un certain temps, le subordonné immédiat du Procureur Général Volff, aux côtés du Substitut Général Jean-Jacques Ignacio, les 3 étant des supérieurs hiérarchiques au sein du Parquet de Marc Bourragué, à l'époque encore simple Substitut du Procureur à Toulouse ; quant au 3ème Procureur mobilisé contre nous, il n'est autre que le Proc' d'Avignon - Avignon dépendant là encore de la Cour d'Appel de Nîmes et ledit Proc' étant, comme par hasard, un ancien Proc' de Béziers, où il avait fait ami-ami avec Pierre Roche, et dont les différents procureurs se sont toujours uniformément refusés à engager de quelconques poursuites contre leur cher ami et supérieur alors que ce dernier s'est à plusieurs reprises rendu coupable à notre encontre de délits irréfutablement constitués et passibles de prison pour lesquels les plaintes ont toujours été portées, pour finir aussitôt à la corbeille à papiers, pour ne pas dire au broyeur.

Bref, c'est le réseau. Le tout cautionné par les plus hautes autorités puisque Perben s'est même refusé à ne serait-ce que poursuivre (sans même parler de le sanctionner) un trafic d'influence patent que nous avions pu lui prouver entre notre père et l'un de ses collègues montpelliérains, compagnon de promotion de l'ENM et ami de toujours.

Alors, pour en revenir au versant Alègre des réseaux de notre père, quand vous considérez que ce dernier était l'ami personnel des 2 principales personnalités du monde politique et judiciaire ainsi que d'un magistrat additionnel qui ont tous les 3 leur nom figurant dans le dossier, dont le magistrat chez qui Alègre venait prendre l'apéro (à qui ce même Alègre fut d'ailleurs présente par un ami commun « connu dans les milieux de la cocaïne toulousaine », comme l'ont révélé les investigations médiatiques à l'époque), et quand vous constatez à quel point tout finit par coïncider dans le magma Alègre lorsqu'on le complète par les pièces du puzzle en rapport avec notre père, qu'il s'agisse de ses déclarations ou des éléments factuels énoncés plus haut, il y a de quoi se poser de sérieuses questions. Ajoutez à cela le fait que Kubiec soit à la fois si proches des 3 protagonistes judiciaires de ce dossier : nous ne croyons pas au hasard, et voilà qui défie toutes les probabilités.

Nous ne prétendons bien évidemment pas tout savoir. Et nous ignorons même si un jour toute la Vérité sera enfin connue. Mais nul doute dans notre esprit, au vude tous ces éléments, que notre père est, en quelque sorte le « chaînon manquant » dans l'affaire Alègre, et le fil sur lequel il faut tirer pour dévider enfin toute cette pelote

Il est vrai que tout cela est très troublant. Et l'on imagine le choc que cela a dû être pour vous, que de recevoir de telles révélations, qui plus est de la bouche d'un père.

Charles-Louis et Diane Roche -

En effet, choqués est bien le mot qui convient.

Et c'est peu de le dire, puisque nous fûmes complètement abasourdis par la teneur de telles révélations, auxquelles rien n'aurait décidément pu nous préparer. Mais tout cela n'était rien comparé à l'état d'agitation et de nervosité qui animait notre père. Celui-ci, très vieilli, était visiblement terrorisé et en proie à une panique d'autant plus grande qu'il semblait savoir exactement de qui il encourrait le courroux et à qui il avait affaire.

D'une extrême méfiance, il nous a d'ailleurs affirmé que ses faits et gestes étaient surveillées,et qu'il fallait, notamment, se méfier comme de la peste du téléphone - surtout des téléphones portables qui servent à pister leurs propriétaires et qui permettraient même d'écouter ces derniers à leur insu, y compris hors communication.

Faut-il en déduire que votre père craignait pour sa vie ?

Charles-Louis et Diane Roche - Très clairement, oui. Et il faisait beaucoup plus que prendre les alarmes, sentant sa fin prochaine arriver.

Chez lui à Béziers, il avait d'ailleurs fait déplacer son bureau à la cave par crainte de se faire « shooter » par la fenêtre et nous avait dit travailler désormais à domicile le plus possible sur ses dossiers ramenés du bureau pour minimiser à la fois ses déplacements et sa présence dans les locaux judiciaires.

Plus explicitement encore, notre père nous a par avance annoncé sa mort prochaine comme probable et nous a raconté qu'il avait passé toute une nuit (une nuit entière) à brûler lui-même (puisque la poubelle et le broyeur étaient apparemment insuffisants) toutes sortes de documents, photos comprises, à quelque temps de sa mort - ce qui ne lui a, semble-t-il, nullement permis de sauver sa tête et a peut-être même accéléré les choses.

Peu de temps après, cette mort, qui arrangeait par ailleurs les factions les plus diverses parmi tous les gens qui orbitaient dans la nébuleuse Roche, le foudroyait subitement et nous ne devions plus jamais le revoir, pas même mort, puisque son corps fut précipitamment incinéré derrière notre dos dans les circonstances que l'on sait et sachant, soit dit en passant, que notre père avait toujours été, jusque dans ses derniers jours, résolument hostile à l'incinération - de même avait-il tenu à nous préciser, anticipant apparemment sur les futurs possibles envisageables, qu'il ne risquait absolument pas de se suicider et que ses freins étaient parfaitement en état. C'était en 2003 - année que l'actualité judiciaire a passé sous le signe de Patrice Alègre.

Même si nul ne peut nier que cela fait maintenant plusieurs années que vous remuez ciel et terre, et sans vous épargner aucun effort pour connaître la Vérité sur la mort de votre père, pourquoi avoir tu les révélations qu'il vous a confié peu avant sa mort, à la fois durant la période qui a précédé ce décès et aussi a posteriori, jusqu'à aujourd'hui ?

Charles-Louis et Diane Roche -

Tout d'abord à sa demande, puisque notre père, qui avait ses raisons, nous a lui-même fait jurer de garder tout cela pour nous, insistant même sur le fait que la divulgation de ces informations pourrait augmenter les probabilités de concrétisation des menaces qu'il savait peser sur lui - et il n'était certes pas question pour nous de mettre un tant soit peu en danger la vie de notre propre père.

Il ajoutait, de plus, comme pour s'assurer que nous n'en parlions jamais à quiconque que, contrairement à lui, nous ne connaissions pas ces gens, qu'il les savait capables de tout et que faire état de ce type de connaissances interdites risquerait fort de nous mener nous-mêmes à notre propre perte.

Aussi avons-nous, jusqu'à aujourd'hui, tenu la parole que nous avions donnée à ce père dont nous avions manifestement sous-estimé à quel point ses craintes étaient fondées. Et nous avons d'autant plus respecté ce vœu de silence que nous avons jugé n'avoir aucune raison de nous exposer inutilement du fait que ce magistrat, et non des moindres, qui plus est concerné au premier chef, nous a lui-même fait jurer de nous taire, et sachant qu'il avait d'ailleurs des possibilités immensément supérieures aux nôtres en matière de mobilisation judiciaire.

Enfin, un dernier motif - mais pas le moindre - est que nous ne souhaitions pas (et que nous ne souhaitons toujours pas) endosser un tant soit peu ou reprendre à notre propre compte des déclarations qui ne sont pas les nôtres, que nous ne lui avons jamais demandé et qui constituent avant tout un simple témoignage - témoignage qui semble tout de même présenter toutes les garanties en termes de crédit et de crédibilité, mais que nous nous sommes contentés de recueillir et aujourd'hui de rapporter sans qu'il nous soit toutefois possible de garantir sa véracité totale - même si tout dans le déclenchement postérieur de l'affaire Alègre semble concourir pour indiquer que ce témoignage recèle au bas mot une large part de Vérité.

Aujourd'hui, vous avez décidé de révéler tout cela au grand jour, ce qui est tout à votre honneur. Mais qu'est-ce qui vous a finalement convaincu de briser enfin la Loi du Silence ?

Charles-Louis et Diane Roche -

Il y a tout d'abord le fait que nous nous sentons nous aussi assez menacés, et ce d'autant plus que tout le monde finit par savoir, à notre époque, à quel point un système qui se sait sale, ne fut-ce que par certains de ses membres, est prêt à toutes les outrances pour faire taire des gêneurs, même quand ils n'en demandaient pas tant. D'ailleurs, comme notre père le disait lui-même, la seule chose que craignent ces gens-là, c'est la Vérité.

Et il semble que cette affaire soit l'occasion qu'attendaient tous les hommes de bonne volonté de faire enfin œuvre de Salubrité Publique.

Et puis, surtout, sur un plan plus personnel, il a fini par nous apparaître on ne peut plus clairement, alors que nous aurions d'abord souhaité, ne serait-ce que pour la mémoire de celui qui reste notre père, éviter de renverser de la sorte sur la place publique les poubelles de la République, à quel point il était absolument indispensable, y compris pour des raisons morales et par respect pour toutes les victimes, de dévoiler enfin les informations qui nous sont littéralement tombées dessus si nous voulons avoir une chance de connaître un jour la Vérité sur la mort de Papa.

Certes, on saisit que votre père, se repentant, mais un peu tard, de ses accointances avec ce milieu toulousain ait pu représenter une menace pour les personnes qu'il a évoquées devant vous, surtout en étant éventuellement prêt à les dénoncer, en tout cas en transgressant, ne serait-ce qu'avec vous, le secret pesant sur la question de leur existence.

Mais on perçoit mal, jusqu'ici, le lien de causalité qui aurait décidé ces éventuels meurtriers ou leurs commanditaires à passer à l'action. Pourriez-vous nous éclairer à ce sujet ?

Charles-Louis et Diane Roche -

Tout à fait. C'est très simple, et nous allions d'ailleurs y venir.

En fait, notre père serait probablement encore en vie à l'heure actuelle et n'aurait jamais ressenti le besoin de venir nous déballer tout cela s'il ne s'était pas trouvé pris dans un enchaînement de circonstances résultant du fait qu'il s'est de lui-même placé dans une situation intenable par un certain nombre d'extravagances auxquelles il s'est livré à partir de l'été 2002 et jusqu'à sa mort en Février 2003.

En effet, celui-ci s'est retrouvé au centre d'une grotesque affaire de fesses qui n'est, dans tout ce magma, que l'arbre qui cache la forêt et qui a consisté pour lui à faire publier sur Internet des photos porno de la prostituée qu'il a dû épouser sur un chantage avant de déchaîner sous ce prétexte contre sa famille les pires persécutions en tentant de nous faire porter le chapeau alors que notre innocence est prouvée (c'est une affaire qui est davantage détaillée sur le site Web www.affaireroche.com). Et c'est à l'occasion de cette première affaire, qui fut, en quelque sorte, le grain de sable qui fait dérailler toute une mécanique, que notre père s'est attiré des attentions dont il se serait bien passé, et qui semblent avoir causé sa fin.

Car les sites en question, ayant échappé à son contrôle, et la presse s'intéressant énormément à cette affaire (il nous a d'ailleurs dit avoir été « harcelé » téléphoniquement par un grand nombre de journalistes - tous types de médias confondus - à partir de l'été 2002), notre père a craint d'avoir lui-même causé la ruine de sa propre carrière et, se repliant sur ses vieux réflexes de maître-chanteur, il a battu le rappel de ses troupes pour obtenir que ce scandale ne sorte jamais dans les médias. Ce à quoi il réussit grâce aux pressions qu'il exerça sur un vieil ami et compagnon de frasques doté d'une forte influence sur la sphère médiatique en général et plus particulièrement sur son versant audiovisuel.

Il semblerait, par la suite, que son assassinat, si c'en est bien un, puisse avoir été causé par la conjonction de 2 mobiles :

-   d'une part, cela faisait plusieurs décennies que notre père était, tel un dragon sur le tas de dossiers, photos et autres documents qu'il s'était patiemment ménagés - et Dieu sait si le chantage est une arme à double tranchant qui, si elle peut être source de bénéfices à court terme, peut se révéler extrêmement nocive à plus long terme pour celui qui la manie ;

-   et d'autre part, le fait qu'il attirait décidément trop l'attention et qu'il se retrouve placé par ses extravagances en point de mire d'un grand nombre de journalistes commençant à enquêter autour de lui et de son passé, et susceptibles de finir par exhumer des vérités qui dérangent certaines personnes ne pouvait être qu'une motivation supplémentaire pour leur couper l'herbe sous le pied et faire place nette par un petit « nettoyage » de l'individu qui pose problème.

La machine était en train de s'emballer. Et ce magistrat était clairement le nœud du problème. Autant dire que ses anciens amis - ses nouveaux ennemis - ont pu être fortement tentés de trancher ce nœud gordien, sautant à la conclusion que, sans magistrat scandaleux, il n'y aurait pas de scandale.

Dominique Baudis - 54.8 ko

Dominique Baudis

Sur TF1 : "Prendre à la gorge la calomnie".

D'autre part, nous avons cru comprendre que vous êtes en possession d'un dossier pénal, d'un dossier d'instruction officiel de la Justice apportant, au moyen des pièces qu'il contient, des éléments supplémentaires « officialisant » en quelque sorte ce volet Roche de l'affaire Alègre.

Charles-Louis et Diane Roche -

Tout à fait - et le dossier en question n'est autre que celui de l'affaire Roche (www.affaireroche.com), dans lequel ce magistrat essaye de faire porter le chapeau à sa famille dans ses propres manigances de mise en ligne de photos porno de sa 2ème femme.

Outre les 2 pièces officielles évoquant dans ce dossier, quant à la mort de notre père, un « assassinat », il y a un certain nombre de pièces supplémentaires évoquant ses liens avec l'affaire Alègre. Et si ces liens sont évoqués, parfois avec des pincettes, mais en tout cas comme s'ils étaient plus ou moins déjà connus du rédacteur judiciaire de chacune des pièces considérées, on peut en conclure qu'ils sont assez établis pour être parfaitement connus des « sachants », comme si cela pouvait finir par devenir un lieu commun.

Et puis, au-delà de ces liens qui hantent périodiquement cette procédure, un sous-ensemble des pièces en question constitue une petite trame parallèle en rapport, relativement curieuse, dans laquelle la 2ème femme de notre père prétend avoir reçu un appel téléphonique tout à fait étrange, émanant d'un mystérieux interlocuteur la questionnant sur les liens entre Pierre Roche l'affaire Alègre et l'accusant de savoir qui a tué son mari. Le tout à l'été 2003, en plein tourbillon médiatique Alègre. Là-dessus, son avocat fait une demande d'actes visant à l'identification du corbeau dans laquelle il indique 2 périodes d'appel possibles différentes et dans laquelle il souligne de lui-même l'intérêt de ces questions, tenant à rappeler que notre père (dont il était par ailleurs l'ami et devant lequel il a plaidé durant les 16 années où ce dernier a été en poste à Nîmes) avait été, dans le passé, en fonction au parquet de Toulouse.

Le même avocat revient par la suite à la charge pour donner 2 autres dates différentes des 2 premières. Le tout a donné lieu à Commissions Rogatoires, réquisitions et à tout un cirque à l'avenant retracé par une multiplicité de pièces. Et voilà qu'après avoir remué ciel et terre pour rien, on s'aperçoit que l'appel en question n'apparaît sur aucun listing téléphonique. D'où il ressort que cet appel fantôme, inventé de toutes pièces par la 2ème femme de notre père, était en fait une provocation, qui s'est révélée vaine, visant à essayer de savoir ce que nous savons sur son implication dans l'affaire Alègre.

D'ailleurs, il semble que la campagne d'acharnement judiciaire et de persécutions policières dont nous persistons à être victimes, initialement lancée contre nous au prétexte des sites Web pornographiques de notre père, a en fait été déchaînée contre nous parce que l'on redoutait que nous ne rendions publiques ces informations, que nous ignorions en fait au départ, et dont nous avons par la suite eu connaissance à cause de tous les remous déjà provoqués par l'affaire des sites Internet.

Il fut aisé d'établir, dès le débarquement en force dans notre maison de 5 barbouzes armés de la Brigade de Répression du Banditisme, que cette affaire idiote de sites Internet n'était qu'un prétexte pour venir fouiller notre dossier Roche, nous faire subir des interrogatoires et s'enquérir de ce que nous savions des activités de notre père au cours des 20 dernières années. Et par la suite, quand vous voyez que notre dossier a mobilisé en nombre les services de police, de justice et de gendarmerie les plus divers, et cela que ce soit au plan régional, national et même international (y compris INTERPOL dans 4 pays et le FBI américain - preuves papier à l'appui) et que nous nous trouvons face à un tel déploiement de forces pour une affaire à la base aussi grotesque, il devient évident que c'était, dès le départ, un dossier qui en cachait un autre.

Dernier point, enfin, mais qui est loin d'être le moindre : certains éléments pointeraient sur une possible implication du Garde des Sceaux Dominique Perben dans ce « magma Roche ». Qu'avez-vous à déclarer à ce sujet là ?

Charles-Louis et Diane Roche -

Tout d'abord que Dominique Perben est en effet impliqué dans l'affaire Roche puisque la Chancellerie s'est laissée aller à donner des garanties écrites d'impunité à notre père, qu'il était apparemment absolument indispensable de rassurer en pleine panique, avant qu'il ne commette des extravagances qui n'auraient pas été réparables par la suite. Mais c'est là une implication qui est bien davantage détaillée à la rubrique « le ministre impliqué » du site www.affaireroche.com. Peu de temps après s'être vu signifier ces garanties exceptionnelles et à notre connaissance inédites, Pierre Roche allait mourir.

Ajoutez à cela que Perben s'est de lui-même impliqué dans le dossier Alègre par l'interventionnisme dont il a fait preuve, puisqu'il s'est empressé, après avoir « exfiltré » le Procureur Général Volff, récompensé de ses bons offices par une « promotion-sanction » (sic) à la Cour de Cassation, de faire opérer la nomination-parachutage sur place de Michel Barrau, qui recrée un cocktail détonnant avec l'avocat de Dominique Baudis, Francis Szpiner - par ailleurs avocat de Chirac et ... avocat de l'Etat de Djibouti dans la sombre affaire de la « disparition » du juge ... toulousain Bernard Borrel (note des Ogres : se reporter, à ce sujet là, à notre précédent article sur l'étrange parrallélisme que l'on peut établir entre la disparition de Borrel et celle de Roche). Bref, le même duo infernal que dans l'affaire des HLM de Paris à l'époque où Michel Barrau, affectueusement surnommé « l'effaceur » par ses collègues, était Procureur de Créteil en charge de la plupart des dossiers brûlants pour Jacques Chirac instruits par le juge Halphen - qui n'a pas hésité à accuser directement ledit Procureur d'avoir systématiquement fait obstacle à ses investigations et d'avoir tout simplement fait disparaître les affaires « sur ordre » dans son livre Sept ans de solitude.

Et sitôt le parachutage de Barrau réalisé, Perben lui donne ordre d'ouvrir une enquête sur le non-respect du secret de l'instruction dans cette affaire - en termes moins châtiés, l'ordre du jour est de couvrir tout ce qui était en train d'éclater par la chape de plomb de la Loi du Silence et de s'assurer que ce qui doit rester « secret » ne soit jamais connu du Peuple.

Tout cela fut d'ailleurs publiquement dénoncé par le Député Arnaud Montebourg, qui n'a pas hésité à écrire directement à Perben pour l'accuser frontalement de chercher sciemment à étouffer l'affaire Alègre par ses agissements.

Et pourquoi Perben s'est-il donc tant agité au sujet d'une affaire qui est censée ne le concerner en rien, dans laquelle la Justice doit pouvoir faire son travail en toute indépendance, sans interventionnisme déplacé de la part de la Chancellerie, et dont tout le monde préférait par ailleurs se tenir à l'écart pour ne pas être éclaboussé ?

Nous avons peut-être la réponse depuis que nous venons de tomber par hasard en librairie, dans un livre consacré à l'affaire Alègre, sur le compte rendu d'une confrontation en date du 12 Mai 2003 - confrontation à l'occasion de laquelle la prostituée du pseudonyme de Patricia avait lancé à Patrice Alègre, dans le cabinet du juge toulousain, un « Et Perben, tu te souviens ? » qui fût fort curieusement censuré dans le procès-verbal. Tous ces faits son rapportés par des journalistes qui font autorité, ainsi que par les avocats qui ont assisté à la séance. Et cette mise en cause ministérielle, qu'il fallait à tout prix passer sous silence, fit frémir la Chancellerie, où elle suscita le plus vif « affolement » - c'est une citation.

Et voilà ce même Perben qui s'expose et se compromet d'une manière on ne peut plus déraisonnable pour voler au secours du moins défendable des magistrats pris dans une affaire de fesses qu'il a lui-même lancée et qui tourne à sa confusion, lequel se trouve au centre d'un volet de l'affaire Alègre qui était resté encore secret à ce jour, avant de finir par devenir un nouveau cadavre dans l'affaire en question.

Ce même Perben qui, saisi par de nombreux Parlementaires de l'Opposition (Députés et Sénateurs confondus) ainsi que par plusieurs Lettres Ouvertes des 2 enfants du défunt, n'a toujours pas fait le moindre semblant de réponse plusieurs années après. Pas plus qu'il n'a été répondu à la Question Ecrite parue au Journal Officiel et posée par Maxime Gremetz début 2005, et par la suite reposée de manière prioritaire, dans laquelle celui-ci interpelle le ministre sur le fait qu'il n'y a tout de même rien d'un tant soit peu normal dans la mort subite de son magistrat haut-gradé en exercice.

Autant dire que les nouvelles pièces du puzzle, jusqu'ici absentes, apportées par l'affaire Roche dans le dossier Alègre ne peuvent qu'être à même de susciter les plus vives interrogations.

 

 

 

TOUTE L'AFFAIRE SUR : http://www.affaireroche.com

Extraits et Phrases-clés (parfois allégées*)

Charles-Louis et Diane Roche rendent publics les aveux, recueillis peu avant sa mort mystérieuse, de leur père Pierre Roche, ancien Président de Chambre de Cour d'Appel, et ayant exercé à Toulouse, concernant l'affaire Alègre.

-   Pierre Roche était non seulement un corrompu dans l'exercice de ses fonctions de magistrat (et cela d'ailleurs dès ses débuts toulousains) mais encore un pervers sur le plan personnel, grand amateur de soirées orgiaques entre notables et collectionneur de photos prises sur le vif lors de ces folles soirées.

-  Il nous a parlé d'un groupe secret et relativement informel, basé dans la ville de Toulouse (où il a exercé), auquel il avait eu le malheur d'appartenir et dont il semblait impossible de sortir une fois que l'on avait mis le doigt dans un tel engrenage.

-  Ce groupe rassemblait des personnalités de la « bonne société », haut placées dans différentes sphères : notre père a certes mentionné le monde judiciaire (où l'on recrutait paraît-il beaucoup, et pas seulement parmi les magistrats, puisque même certains hauts dignitaires de la police étaient considérés comme des recrues de choix)

-  étaient aussi concernés des sphères aussi différentes que la Politique , la Finance ou encore le monde médical , et plus généralement des gens qui comptent dans les secteurs les plus divers - ainsi y aurait-il eu, parmi les participants, et pour prendre qu'un dernier exemple, quelques universitaires .

-  il réunit plutôt des notables amateurs de sensations fortes dont le hobby consiste à mêler, lors de leurs réunions, des pratiques aussi diverses qu'uniformément dégoûtantes, et où l'on trouve en conjonction et pêle-mêle la sexualité de groupe, le sado-masochisme, l'automutilation et la consommation de drogues.

-  fonctionnement en réseau, dissimulation a priori des activités « festives » du groupe en question ainsi que couvrir, en aval, d'éventuels scandales qui pourraient résulter de son existence même et à étouffer les différentes affaires que ne manqueraient pas d'occasionner ces agissements.

-  il y aurait dans ses activités un fort aspect criminel, qui va bien au-delà des liens avec la pègre.

-  des soirées dégénèrent pour finir par déraper complètement, une certaine forme de frénésie faisant d'ailleurs apparemment partie de leur essence

-  certaines soirées s'achèveraient sur un nombre de participants en vie à leur terme inférieur au nombre initial de ceux-ci - et cela parfois par accident non anticipé, et d'autres fois de manière parfaitement préméditée.

-  des sortes de cérémonies animées par un célébrant, comme s'il s'agissait d'une secte où d'on ne sait trop quel culte.

-  des sortes de rituels allant du sacrifice d'un animal à l' homicide pur et simple , en passant par d'autres joyeusetés telles que la scarification de l'adepte.

-  partie fine entre bourgeois au terme de laquelle on en vient à tourner autour du thème de la mortification de la chair.

-  des chairs transpercées, brûlures de cigarettes ou personnes attachées pour une séance de torture, parfois réclamée par un malade consentant et parfois administrée à une victime involontaire.

-  les proies du groupe en question étaient toujours sélectionnées parmi les couches les plus isolées de la population, des « clodos » (c'est une citation de notre père), des prostituées (parfois mineures, nous a-t-il précisé) et, dans certains cas, des étrangers en situation irrégulière (y compris des enfants).

-  il y a probablement un parallèle plus qu'édifiant à en tirer avec les 190 morts mystérieuses classées à la va-vite qui ont marqué, rien qu'à Toulouse , les années Alègre. par exemple, une femme retrouvée, ligotée, baillonnée et étranglée. Ce qui n'avait pas empêché la police de conclure à un suicide.

-  une pseudo-philosophie de bazar censée justifier tous les débordements, d'inspiration Nietzschéenne.

-  dépassement de soi, ascension personnelle au-delà de la condition humaine et libération ultime de l'individu par la transgression de tous les tabous, ainsi, accessoirement, que jouissance sans limites par la saturation des sens. Une sorte de culture de l'expérience illimitée et de la sensation poussée jusqu'à la douleur.

-  les « séances » se tenaient dans des lieux variables, des sortes de caves d'immeubles toulousains ou des environs. certains de ces lieux étaient équipés de tout l'attirail du parfait petit Torquemada.

-  un trafic de videos illégales s'échangeant sous le manteau à des prix astronomiques et dont le sujet était l'humiliation bientôt suivie de la torture et de la mise à mort

-   Pierre Roche était un ami de 2 des principaux protagonistes de l'affaire Alègre : d'une part une personnalité politique de premier plan (ndlr Dominique Baudis) et d'autre part l'un de ses collègues magistrats (ndlr Marc Bourragué).

-  c'est le réseau. Le tout cautionné par les plus hautes autorités puisque Perben s'est même refusé à ne serait-ce que poursuivre (sans même parler de le sanctionner) un trafic d'influence patent que nous avions pu lui prouver entre notre père et l'un de ses collègues montpelliérains, compagnon de promotion de l'ENM et ami de toujours [ndlr Kubiec ].

-  notre père était l'ami personnel des 2 principales personnalités du monde politique et judiciaire [ndlr Dominique Perben & Dominique Baudis] ainsi que d'un magistrat additionnel [ndlr Marc Bourragué ] qui ont tous les 3 leur nom figurant dans le dossier [ndlr Alègre ], dont le magistrat chez qui Alègre venait prendre l'apéro [ndlr Gilles Bivi ] (à qui ce même Alègre fut d'ailleurs présente par un ami commun « connu dans les milieux de la cocaïne toulousaine », comme l'ont révélé les investigations médiatiques à l'époque),

-  le fait que Kubiec soit à la fois si proches des 3 protagonistes judiciaires de ce dossier [ndlr Alègre ] : nous ne croyons pas au hasard, et voilà qui défie toutes les probabilités.

-  notre père est, en quelque sorte le « chaînon manquant » dans l'affaire Alègre , et le fil sur lequel il faut tirer pour dévider enfin toute cette pelote.

-  notre père les savait capables de tout et faire état de ce type de connaissances interdites risquerait fort de nous mener nous-mêmes à notre propre perte.

-  nous ne souhaitions pas endosser un tant soit peu ou reprendre à notre propre compte des déclarations qui ne sont pas les nôtres, que nous ne lui avons jamais demandé et qui constituent avant tout un simple témoignage

-  témoignage que nous nous sommes contentés de recueillir et aujourd'hui de rapporter sans qu'il nous soit toutefois possible de garantir sa véracité totale

-  nous nous sentons nous aussi assez menacés

-  nous aurions d'abord souhaité, éviter de renverser de la sorte sur la place publique les poubelles de la République

-  il était absolument indispensable de dévoiler les informations ... si nous voulons avoir une chance de connaître un jour la Vérité

-  faire publier sur Internet des photos porno de la prostituée qu'il a dû épouser sur un chantage ... le grain de sable qui fait dérailler toute une mécanique, notre père s'est attiré des attentions ... qui semblent avoir causé sa fin.

-  il a battu le rappel de ses troupes pour obtenir que ce scandale ne sorte jamais dans les médias. Ce à quoi il réussit grâce aux pressions qu'il exerça sur un vieil ami et compagnon de frasques doté d'une forte influence sur la sphère médiatique en général et plus particulièrement sur son versant audiovisuel. [ndlr Dominique Baudis]

-  la campagne d'acharnement judiciaire et de persécutions policières dont nous persistons à être victimes a été déchaînée contre nous parce que l'on redoutait que nous ne rendions publiques ces informations, que nous ignorions en fait au départ, et dont nous avons par la suite eu connaissance à cause de tous les remous déjà provoqués par l'affaire des sites Internet.

-  notre dossier a mobilisé en nombre les services de police, de justice et de gendarmerie les plus divers, et cela que ce soit au plan régional, national et même international (y compris INTERPOL dans 4 pays et le FBI américain - preuves papier à l'appui)

-  un dossier qui en cachait un autre.

-   Dominique Perben est impliqué dans l'affaire Roche puisque la Chancellerie s'est laissée aller à donner des garanties écrites d'impunité à notre père

-  Peu de temps après s'être vu signifier ces garanties exceptionnelles et à notre connaissance inédites, Pierre Roche allait mourir.

-   Perben s'est empressé, après avoir « exfiltré » le Procureur Général Volff , récompensé de ses bons offices par une « promotion-sanction » (sic) à la Cour de Cassation, de faire opérer la nomination-parachutage sur place de Michel Barrau , qui recrée un cocktail détonnant avec l'avocat de Dominique Baudis , Francis Szpiner - par ailleurs avocat de Chirac et ... avocat de l'Etat de Djibouti dans la sombre affaire de la « disparition » du juge ... toulousain Bernard Borrel . - Bref, le même duo infernal que dans l'affaire des HLM de Paris à l'époque où Michel Barrau , affectueusement surnommé « l'effaceur » par ses collègues, était Procureur de Créteil en charge de la plupart des dossiers brûlants pour Jacques Chirac instruits par le juge Halphen - qui n'a pas hésité à accuser directement ledit Procureur d'avoir systématiquement fait obstacle à ses investigations et d'avoir tout simplement fait disparaître les affaires « sur ordre » dans son livre Sept ans de solitude.

-  Et sitôt le parachutage de Barrau réalisé, Perben lui donne ordre d'ouvrir une enquête sur le non-respect du secret de l'instruction dans cette affaire - en termes moins châtiés, de couvrir tout ce qui était en train d'éclater

-   Arnaud Montebourg n'a pas hésité à écrire directement à Perben pour l'accuser de chercher sciemment à étouffer l'affaire Alègre

-  pourquoi Perben s'est-il donc tant agité au sujet d'une affaire qui est censée ne le concerner en rien

-  dans un livre consacré à l'affaire Alègre , le compte rendu d'une confrontation en date du 12 Mai 2003 - confrontation à l'occasion de laquelle la prostituée du pseudonyme de Patricia avait lancé à Patrice Alègre , dans le cabinet du juge toulousain, un « Et Perben , tu te souviens ? » qui fût fort curieusement censuré dans le procès-verbal.

-   Perben s'expose et se compromet d'une manière on ne peut plus déraisonnable pour voler au secours du moins défendable des magistrats

-   Perben saisi par de nombreux Parlementaires de l'Opposition (Députés et Sénateurs confondus) ainsi que par plusieurs Lettres Ouvertes des 2 enfants du défunt, n'a toujours pas fait le moindre semblant de réponse plusieurs années après. Pas plus qu'il n'a été répondu à la Question Ecrite parue au Journal Officiel et posée par Maxime Gremetz début 2005, et par la suite reposée de manière prioritaire, dans laquelle celui-ci interpelle le ministre sur le fait qu'il n'y a tout de même rien d'un tant soit peu normal dans la mort subite de son magistrat haut-gradé en exercice.