Outreau : Chronologie non autorisée (avril 2000-mars 2002).
2000 : Myriam Badaoui demande à ce que ses trois enfants soient placés
Avril 2000 : Chérif, qui vit en famille d'accueil, retourne chez sa mère et Thierry DELAY pour le week end
30 novembre 2000 : Une note des services sociaux signale que les enfants Delay, d'après les assistantes sociales chez qui ils sont placés, ont des comportements étranges : l'un s'enfonce des crayons dans le derrière, l'autre le fait avec ses doigts, et doivent regarder les films pornographiques avec leurs parents.
Plusieurs notes de ce type suivent en décembre, dont les propos de Chérif disant que tout a commencé un 25 décembre, quand il avait cinq ans : les parents Delay ont mis un film porno et ont commencé à se tripoter devant leurs enfants, avant que Delay ne sodomise son frère. Il dit que six ou sept personnes étaient présentes, dont deux femmes, et que de l'argent était échangé. L'enfant avait déjà été entendu par la police pour des attouchements commis sur son père, mais on l'a obligé à détourner les soupçons.
Jonathan, le troisième fils, explique : « papa me mettait le zizi dans les fesses. Cela faisait mal parce que papa avait un gros zizi ». Pendant ce temps, Badaoui filmait. Il parle de David DELPLANQUE et Aurelie GRENON qui ont été jugés coupables. D'un certain Thierry, ami d'une amie de sa mère, de François, Marc…
Dimitri parle de Jean-Marc, qui donnait de l'argent à son père pour les violer.
18 janvier 2001 : Cherif est entendu par la police et reparle des faits survenus à Noel, et qui ont envoyé son frère à l'hôpital. Il est resté quatre jours chez sa mère, et ce fut partouze tous les soirs ou presque. Idem les week-ends quand il revenait. Il dit qu'il a très peur de « Jean Marc », qui, une fois, aurait « voulu [lui] donner un coup de couteau dans le ventre ». Il parle aussi de la boulangère (et de son mari), qui « était très méchante » et essayait, dit-il, de leur « mettre des baguettes dans les fesses », et aurait confectionné à cet effet des « baguettes pointues ».
23 janvier 2001 : La dame qui garde Dimitri parle de révélations de l'enfant et mentionne qu'elle reçoit des coups de fil anonymes, de même que les assistantes maternelles de Jonathan et Kevin. Personne ne parle et aucun numéro ne s'affiche.
Le même jour, Jonathan est entendu par la police. Il parle des fellations et sodomies imposées par son père, à tel point qu'il saignait des lèvres. Il dit qu'il ne veut plus retourner chez lui. Il parle aussi de Jean-Marc, du boulanger, et de leurs voisins, David Delplanque et Aurélie Grenon, dont les enfants étaient parfois présents. Enfin, Jonathan dit que son père donnait de l'argent à un monsieur, et qu'il les filmait parfois tous nus.
Delay & Badaoui.
20 février 2001 : Thierry Dalay et Myriam Badaoui sont placés en garde à vue et restent en prison.
28 février 2001 : le président du Conseil Général est nommé administrateur ad hoc des enfants.
6 mars 2001 : Jean Marc COUVELARD, David DELPLANQUE, Thierry DAUSQUE, Monique FOUQEROLLE, Yvette POIRE, Franck LAVIER sont interpellés et entendus.
Dessin d'enfant victime.
Le même jour, une dizaine d'enfants sont entendus. Tous nient avoir subi quoi que ce soit et qu'ils ne sont jamais allés chez les Delay, ou se mettent à pleurer quand on leur demande ce qu'ils allaient faire chez les Delay. L'ainée des Lavier (la fille de Sandrine en réalité), par exemple, qui vit encore chez eux, réfute en bloc. Elle ne comprend pas ces accusations contre ses parents, qui n'ont jamais rien fait.
7 mars 2001 : Aurélie Grenon parle des partouzes « à quatre » avec les Delay. Elle dit que les Delay faisaient des attouchements à leurs enfants, et les avaient poussés à les imiter. David Delplanque, son compagnon, confirme ses propos.
Cherif est entendu, et désigne dix autres victimes que lui et ses frères. Il désigne aussi les LAVIER sur photo comme ses agresseurs. Dimitri, lui, dit que les LAVIER n'ont rien fait.
Dans la foulée, Karine DUCHOCHOIX est citée, ainsi que François MOURMAND. Petit à petit, les enfants Delay expliquent avoir assisté et participé à des partouzes, avec d'autres enfants du quartier, d'amis de leurs parents.
Fabrice Burgaud, Juge d'Instruction.
8 mars 2001 : Aurelie Grenon est entendue par le juge BURGAUD. Elle parle des allées et venues chez les Delay (Karine Duchochoix et David Brunet qui venaient avec leur fils pour des partouzes, ou les Lavier). Mais, Grenon dit n'avoir pas assisté à ces soirées.
9 mars 2001 : l'examen médical des enfants Delplanque et de deux enfants Fouquerolle ne révèle « pas de signe de maltraitance ».
Thierry Dausque.
12 juin 2001 : audition d'Aurélie Grenon par le juge. Elle dit avoir assisté à des viols des enfants par Thierry DAUSQUE. Elle dit que Duchochoix, Brunet et Badaoui se vantaient de sodomiser les enfants mais elle n'y a pas assisté. De l'argent disparaissait, mais Delplanque n'a pas avoué que c'était pour violer les enfants Delay. Elle dit que leurs deux enfants (M. et C.) ont aussi été violés.
Sandrine et Franck Lavier.
Elle dit aussi que « avant l'arrestation de Monsieur et Madame Delay, des hommes que je n'avais jamais vus venaient à deux ou trois. Ils étaient trois au total et ils sont venus deux ou trois fois. Ils disaient qu'il ne fallait pas parler si quelqu'un était arrêté et de toutes façons ils nous retrouveraient. Ce n'étaient pas des gens du quartier, ils devaient avoir 30 ou 40 ans (…) C'était toujours la fin de semaine, entre le vendredi soir et le dimanche soir. La veille de l'arrestation de Monsieur et Madame Delay, les trois personnes sont venues ils ont été à l'appartement en dessous chez les Lavier, et chez d'autres personnes mais je ne sais pas chez qui. Ils ont dit que si on parlait, ils allaient réussir à nous retrouver, qu'il ne fallait rien dire ».
Dessin d'enfant victime.
15 juin 2001 : Lettre des services sociaux au sujet des déclarations faites à leur assistante maternelle par les deux filles ainées des Lavier, Au. et Am. Am a dit que Jean-Marc lui avait fait bobo au ventre. Il lui mouillait toujours son visage et sa figure et ses oreilles et lui faisait toujours mal, elle a même saigné et sa maman l'a soignée. Mais elle ne doit rien dire sinon son papa la dispute. Elle dit qu'un docteur aussi lui a « fait bobo à son ventre et ses oreilles ».
Quant à Au., elle a un vocabulaire salace pour une enfant de 8 ans : parle de partouzes, de viols, de pédophilie, de sexe.
Myriam Badaoui.
19 juin 2001 : Badaoui ecrit au juge. Elle cherche à limiter ses torts et dit que tout a commencé en février 1996, quand elle était enceinte et que « trois monsieurs se sont présentés à la maison ». Elle dit que ce jour-là ils l'ont violée, et qu'ensuite tout cela a dérivé en partouzes avec les enfants. Elle écrit que des Anglais sont venus aussi, qu'on leur a offert la cassette du 25 décembre 1996. Elle parle aussi de la Belgique.
Enfant victime.
21 juin 2001 : Note des services sociaux. D. Parent parle de ses viols chez les Delay, et dit qu'un certain Jimmy est aussi victime.
L'abbé Dominique Wiel.
25 juin 2001 : Audition de l'assistante sociale J. qui suit une partie des enfants impliqués dans l'affaire. Elle a amené les enfants Delay quand ils ont été entendus par le juge. L'un d'eux a dit que ce n'était pas normal que tous les abuseurs ne soient pas en prison, et les enfants désignent « l'abbé Dominique » qui venait parfois dormir chez eux, les filmait et les violait aussi. L'un a désigné le magasin « CHEZ LOUIS », alors qu'ils passaient devant, sur la place d'Outreau, comme le magasin où son père apportait les cassettes, et où il venait pour que le monsieur du magasin lui fasse « des choses ».
Une infirmière, Mme L., et son mari médecin à l'hôpital, sont également désignés comme abuseurs par les enfants Delay. Mme Lepers est même venue parler à Dimitri plusieurs fois pour lui dire de ne pas parler. Son assistante maternelle confirme avoir vu pluisuers fois Mme Lepers parler à Dimitri.
Alain Marécaux, Huissier
Ils parlent aussi du docteur Frédéric L., du taxi MARTEL, de Dany LEGRAND qui, pour eux, habitait en Belgique. Quand ils voient passer le taxi Martel, les enfants se cachent. Les MARECAUX sont cités aussi, et les enfants connaissent le prénom d'Odile, la femme de Marecaux.
Juillet 2001 : les enfants Delay citent comme abuseurs reconnus par photo : le taxi Martel, Dominique WIEL, Alain MARECAUX qui venait avec sa femme, l'infirmière Lepers et son mari qui venaient avec leur fille C. et leurs deux fils, qui ont été violés par Thiery Delay aussi. Ils parlent de la Belgique : Kevin dit que sa mère et Dimitri lui ont
dit être allés en Belgique avec Martel.
14 août 2001 : audition de David Delplanque chez le juge Burgaud avec son avocate Fabienne ROY NANSION. Il dit que Thierry Dausque était présent aux partouzes, y compris avec des godemichets mis à disposition par les Delay, tout comme Roselyne GODARD la boulangère, qui selon lui a violé les trois plus jeunes enfants de Badaoui. Il dit que les seules victimes sont les enfants Delay.
17 août 2001 : audition de Franck Lavier par le juge Burgaud. Il avoue avoir assisté aux partouzes avec les enfants Delay : « Moi, je n'ai pas violé mais j'ai regardé ». Il dit que les Delay lui ont proposé de faire des choses avec les enfants mais il a refusé. Il ditque Thierry Delay voulait le payer pour cela. Il raconte en détail les séances vidéos pornos chez les Delay en présence des enfants, le fait que Delay sodomisait ses enfants, que tout le monde « se baladait à poil »…
David Delplanque.
Karine Duchochois.
27 août 2001 : Badaoui est entendue par le juge Burgaud. Elle parle des cassettes filmées pendant les partouzes, et de 300 cassettes que Daniel Legrand aurait cachées chez eux. Il les a reprises le jour où ils ont reçu la convocation à la police après que Delay ait appelé d'une cabine. Elle dit que « ils ont également jeté beaucoup de choses, des carnets d'adresses ont été brûlés, des objets que j'ai dû nettoyer aussi ».
Odile Marécaux.
Elle parle des enfants Poire et Griset, qui « allaient chez l'abbé Dominique ». Mais elle dit que ce n'était pas le même réseau que le sien « et Mme GRISET avait son propre réseau, tout le monde le sait ».
Badaoui dit « je voudrais également vous dire que ca a commencé au départ par des faits un niveau local avec des voisins puis il y a eu des liens avec le propriétaire du sex shop et là on a été raccrochés à un réseau pédophile »
18 septembre 2001 : audition d‘Aurelie Grenon par le juge Burgaud.
Aurélie Grenon.
Elle confirme que David Delplanque son compagnon, les Lavier, Martel, Dominique Wiel, la boulangère, Karine Duchochoix, David Brunet, les Delay, Daniel Legrand, Marécaux sodomisaient les enfants. Elle dit qu'elle n'a pas parlé avant de Daniel Legrand car elle avait peur de lui et qu'il est venu chez elle la menacer.
Enfant victime.
Enfant victime.
24 septembre 2001 : audition par la police d'une éducatrice spécialisée qui a recu les confidences d'un enfant RINGOT, elle déclare « Il avait beaucoup de choses à dire mais il ne pouvait en parler. Il a dit qu'il pouvait mourir ou être égorgé s'il parlait. Il pense que si ses frères et sœurs sont placés, c'est de sa faute ». Audition du jeune J. Ringot (8ans). Il dit que Badaoui, Thierry Delay, Dominique (Wiel) l'ont violé dans un jardin avec « un objet en plastique ». Il allait souvent chez les Delay qui se livraient à a des actes sexuels sur lui. Il y avait d'autres adultes qu'il ne connait pas. Il montre sur photo six autres victimes.
5 octobre 2001 : audition d'Aurélie Grenon par le juge Burgaud. Elle dit d'abord qu'elle ne connaït pas Daniel Legrand ni Alain Marécaux mais selon elle « tous les autres ont participé aux faits y compris M. Martel, le chauffeur de taxi, et Franck et Sandrine Lavier ».
Elle décrit les faits commis par Martel, Wiel (« il préférait les petits garçons aux petites filles », « il faisait des prises avec la caméra de M. et Mme Delay », et elle désigne quelques une de ses victimes), Franck et Sandrine Lavier, Karine Duchochois, David Brunet, les Griset (qui « venaient avec Freddy »), Francis Fortin et deux ou trois autres.
Puis on lui repose une question au sujet de Marécaux, à laquelle Aurélie Grenon répond ; « je n'osais pas vous dire qu'il avait participé car il avait dit qu'il ne fallait pas le dire à tout prix ». Elle dit que Marecaux a violé les mêmes enfants que les autres, et que « à des moments il venait un peu plus souvent, tous les deux, trois jours, et à d'autres moments il venait moins souvent. Je vous précise qu'il y avait une sorte de corbeille chez Mr et Mme Delay avec des préservatifs où les adultes pouvaient se servir ». D'après Aurélie Grenon, Odile Marécaux venait de temps en temps, mais leurs enfants ne sont jamais venus.
PV d'audition Thierry Delay.
Quand on lui demande qui était à la tête du réseau elle dit que c'est Thierry (Delay).
Elle dit : « j'ai payé comme les autres pour pouvoir avoir des relations sexuelles avec les enfants. C'était des sommes de 200 à 500 F et parfois plus car ça dépendait si la personne avait de l'argent. A chaque fois je payais à M Delay et à Daniel Legrand ».
L'appartement des Delay.
Organisation des soirées : « La veille Thierry Delay ou Myriam Delay nous disait que l'on pouvait passer le lendemain chez eux. Nous arrivons chez M et Mme Delay et nous payons la somme que Thierry Delay et Daniel Legrand nous demandaient. Nous nous déshabillons dans la chambre de M. et Mme Delay ou la chambre de leurs enfants (…) La télé est allumée et des films pornographiques passaient (…)Là, les adultes pouvaient choisir les enfants parmi ceux qui étaient présents et nous pouvions aller dans un coin de la pièce sur un canapé, une chaise ou par terre et nous pouvions avoir des relations sexuelles avec les enfants ».
En général, une dizaine d'enfants attendaient au milieu du salon que des adultes les prennent pour les violer. Des godemichés étaient posés sur la table. « Lorsque c'était fini avec un enfant il était possible d'en prendre un autre pour avoir des relations sexuelles » dit Aurélie Grenon. Certains des participants filmaient ou prenaient des photos.
Enfant victime.
Elle cite Au. et Am. Lavier parmi les victimes. Une dizaine d'enfants pouvaient être présents et au maximum 20 adultes.
8 octobre 2001 : audition d'Am. Lavier, 5 ans. Elle finit par dire que son père lui a fait mal et désigne son sexe. Des monsieurs lui faisaient mal aussi, dont Jean-Marc.
Enfant victime.
19 octobre 2001 : audition de D. Parent, 7 ans, à la police. Il raconte une scène chez les Delay où « il y avait au moins 10 enfants et des adultes, hommes et femmes, à peu près six. J'ai reconnu Jean-Marc ». Les adultes restaient habillés et « les enfants devaient mettre leur zizi dans le derrière des autres enfants. Monsieur Delay avait une caméra et filmait ». Ensuite les adultes ont violé les enfants. Il parle aussi du viol d'un certain Jimmy D. par Badaoui et un autre homme avec un gros chien noir, dans une cave.
La ferme en Belgique.
Alain Marécaux, Huissier.
9 novembre 2001 : reconnaissance des lieux en Belgique près de Bellewaerde avec deux des enfants Delay. Chaque enfant est dans une voiture séparée. D. reconnait une maison, n°87 Menenstraat (une ferme inhabitée). Son frère reconnait le n°83 de la même rue, puis n°81. Trois jours plus tard, Badaoui reconnait sur photo le n°87. Elle précise qu'elle est louée par un jeune agriculteur, ce qui s'est avéré vrai.
14 novembre 2001 : perquisition chez Marécaux et à son cabinet. Saisie de deux dossiers concernant les Delay, deux autres concernant Karine Duchochois, et un concernant Didier Ducloy.
David Brunet.
Audition du deuxième fils de Marécaux (9 ans) par la police. Il dit que parfois quand sa mère n'est pas là « papa s'allonge dans mon lit, il s'allonge sur moi. Mon pyjama touche son zizi et des fois il est dur. Après, papa il abaisse mon pantalon de pyjama et il tire sur mon zizi ». Son père l'embrasse partout pendant quelques minutes, « j'aime pas trop quand il fait ça. Je trouve que c'est bizarre ».
Audition d'Alain Marécaux par la police. Il n'est jamais allé chez les Delay, il ne connaît personne, ni même les Delay ou Karine Duchochoix et David Brunet bien qu'il ait traité des dossiers les concernant.
L'abbé Dominique Wiel.
16 novembre 2001 : 3e audition de Dominique Wiel qui est en garde à vue. Il avoue seulement que de nombreux enfants venaient chez lui.
Enfant victime.
22 novembre 2001 : audition à la police de la dame chez qui est placé D. Parent. Elle dit que d'autres adultes que les Delay ont violé D. et qu'il a été emmené loin en voiture dans une grande maison. Il y avait d'autres enfants.
Alain Marécaux, Huissier.
28 novembre 2001 : Marécaux est entendu par le juge Burgaux. Le juge l'interroge sur les graffitis avec écrit « PD » sur sa maison (faits par son fils ainé). Il nie avoir jamais touché son fils. On lui demande pourquoi il a changé brusquement d'apparence en juin 2001, et il nie l'avoir fait alors que son coiffeur l'a dit sur PV. Il connait un médecin anesthésiste à l'hôpital Duchenne, Stéphane LEPERS. Sa femme s'appelle Catherine, ils vivent à SAMER.
Le juge lui parle de l'inventaire des meubles de Delay. Le juge demande : « Les enquêteurs ont saisi le dossier débiteur de Monsieur Thierry Delay à votre étude. Il apparait que le 5 septembre 1996, vous informez M. Delay de
Le sex-shop de Boulogne-sur-Mer.
l'imminence de la vente de ses meubles que vous aviez inventoriés auparavant à savoir un téléviseur Desmat, une chaine Hi Fi, une banquette convertible et une salle à manger complète. Or, le 11 septembre 1996, soit 6 jours plus tard, vous écriviez à votre client, les Assedic, en indiquant que le débiteur était insolvable, précisant que l'actif mobilier était nul. ». Pour le reste, Marécaux nie en bloc et dit que ces accusations sont un complot.
Enfant victime.
29 novembre 2001 : audition de la dame chez qui est placé F. Marécaux, le deuxième fils de Marécaux. F. lui a dit que son père lui faisait regarder des films d'horreur, tous les vendredis quand sa mère est absente, depuis 1 an et demi.
Roselyne Godard.
10 décembre 2001 : audition d'Aurélie Grenon chez Burgaud. Elle redit que les Delay organisaient les soirées, contre de l'argent (entre 200 et 500F). Les scènes étaient souvent filmées. Delay avait une caisse de godemichets. Il pouvait y avoir une dizaine d'adultes et une dizaine d'enfants. Elle dit que les Marécaux venaient sans leurs enfants, et «pouvaient payer 1 000 F ou plus pour participer ». Ils venaient le soir et Marécaux seul venait parfois l'après midi. Grenon a été libérée et dit que David Brunet est venu la voir pour savoir ce qu'elle avait dit sur lui.
Christian Godard, mari de
Karine Duchochois.
Karine Duchochois l'a interpellée en ville. Elle dit avoir été menacée par Delay, Delplanque, Legrand et Godard, le mari de la boulangère.
Thierry Delay.
12 décembre 1001 : confrontation Thierry Delay/David Delplanque chez Burgaud. Au début de l'audition Delplanque, dont l'avocat n'est pas encore arrivé, dit qu'il a accusé Delay à tort et qu'il n'a pas peur de lui. Quand son avocat arrive, Delplanque dit que Delay a sodomisé ses enfants, qui pilotait le réseau « avec un gars de Belgique » et qu'il a très peur de Delay. Delay nie en bloc.
13 décembre 2001 : confrontation Grenon/Delay. Elle maintient ses accusations contre Delay, qui nie en bloc et dit que Grenon cherche à se venger.
Cassettes pornographiques
dans l'appartement des Delay.
Audition de Dimitri chez le juge Burgaud. Il cite comme abuseurs « Louis » qui « vend des cassettes pornos », David Deplanque, Thierry Dausque, William, Jimmy Caron, Alain et Odile Marécaux, Didier Lacroix « qui enfermait un bébé dans un placard », Catherine et Philippe Lepers, Roselyne la boulangère, Marc Douchain, Jean Marc « mais c'est un handicapé et il n'est pas en prison » : la police est allée le voir et a conclu qu'il ne pouvait pas se déplacer sans
fauteuil roulant, mais elle n'a pas demandé aux voisins s'ils le voyaient marcher tout seul. Dimitri cite aussi Aurélie Grenon, Karine et David Legrand, Olivier, Michel, Dominique « le curé », Frédéric Tentillier, Franck Lavier, Frédéric Leclercq « qui est un docteur », Monique « qui a un bébé et qui est une amie de ma maman ».
Et sur les pratiques nécrophiles de Delay : « Mon père allait aussi dans les cimetières. Il prenait une pelle et il enlevait la terre et les plaques, il prenait les os. Il coupait la tête en deux. Il la nettoyait et il la mettait devant son visage pour faire peur. Il faisait des manières avec les os. Au cimetière c'était à Saint Martin et on y a été en taxi ».
La ferme en Belgique.
Comme victimes, Dimitri cite Logan, Giovanni, « Pépère », Yohan, D. Parent, Jonathan, Kévin, Dylan, Océans, Priscilla, Aurore, Amanda, les Poire, C., A. et E. Lepers, F. et C. Marécaux et d'autres dont il ne se rappelle plus. Il reconnait ces personnes sur photos. Il dit que Mme Lepers et Mme Marécaux l'ont menacé quand elles sont passées devant chez lui en allant faire du sport, elles lui ont dit de ne pas les dénoncer. Il dit qu'il a été en Belgique dans un ferme « qu'on a pu voir dans le journal et à la télé », et des scènes de zoophilie y avaient lieu. Il reconnait la maison de Marécaux sur photos, où il dit avoir été une fois.
Cherif Delay.
PV d'audition des enfants Lavier.
14 décembre 2001 : audition de Kevin Delay chez Burgaud. Il cite comme abuseurs ses parents, Thierry Dausque, la boulangère, le taxi Martel, l'infirmière « celle qui a deux jumeaux qui s'appellent E et A., son mari à l'infirmière qui savait mais qui devant moi n'a violé personne», et d‘autres dont il ne connaît pas les noms. Il a été une fois en Belgique, dans une ferme avec des animaux « près de Bellewaerde », un parc d'attractions. Il reconnaît la ferme sur
photo. Il y avait Martel, Dausque, Delay, l'infirmière « qui a des jumeaux », son frère Dimitri. Il était attaché sur une chaise et on lui montrait plein de cassettes pornos. L'infirmière vérifiait que les enfants n'étaient pas blessés, et si c'était le cas les adultes cessaient les viols. But : ne pas laisser de traces durables.
Localité de la ferme en Belgique.
Il reparle du Noël où tout a commencé, à une époque où il était déjà placé. Leurs parents leur ont offert des cassettes pornos et Dimitri a eu un godemichet. Il parle aussi de la boulangère qui « utilisait des baguettes en plastique, comme du pain, mais en plastique comme du caoutchouc ». Delay vendait ces « baguettes en plastique à d'autres personnes ». Il voit à l'école les enfants de l'infirmière et dit que A. lui a demandé si c'était normal que sa mère le touche.
Argent : les Delay recevaient de l'argent pour les viols. « Quand l'infirmière elle venait pour violer les enfants, elle donnait de l'argent mais quand elle regardait pour voir si ça allait c'est elle qui recevait de l'argent de mon père ».
18 décembre 2001 : confrontation Badaoui/ Delplanque/Grenon/Marécaux.
Badaoui a dit que la première fois que Marécaux a violé ses enfants, il était venu faire l'inventaire des meubles avec un inspecteur car elle lui devait de l'argent. Elle dit « il est reparti ensuite et est revenu dans l'après midi seul pour trouver un arrangement. Cet arrangement était plutôt bizarre, car un huissier qui vient à la maison, qui note les meubles et qui rigole avec mon mari, ça m'a semblé louche quand-même ». Marécaux est revenu le soir avec Daniel Legrand. Les Delplanque et leurs enfants étaient aussi là, et Badaoui a demandé à tous les enfants de se déshabiller. Marécaux et legrand les ont ensuite violés. Marécaux est venu chez eux à partir de 1998.
Grenon dit qu'elle l'a vu aussi violer les enfants en 1998. Marécaux nie. Badaoui dit que Delay a appelé Daniel Legrand en sortant du commissariat, depuis une cabine téléphonique. Legrand est venu une demi-heure après, et a dit qu'il ne fallait pas parler de Marécaux « car Maître Guillaume qui travaille avec Maître Terrier participait aux viols des enfants mais non au réseau de pédophilie en Belgique »
19 décembre 2001 : Audition de Daniel Legrand (le fils, né en 1981) par Burgaud. Il dit qu'il veut parler pour « ne pas prendre pour les autres ». Il avoue avoir violé des enfants, 10 ou 15 fois. Des films et des photos étaient parfois faits. Sur photos il désigne des victimes et des agresseurs. Il dit qu'il était payé pour participer aux viols, entre 300 et 600F. Il n'a pas parlé lors des premières auditions car il avait peur. Il a été menacé par Delay et Mourmand. Spontanément, il dit « je voudrais m'excuser envers les victimes et envers la justice parce que je les ai niés au début et je veux reconnaitre qu'est-ce que j'ai fait ».
4 janvier 2002 : Daniel Legrand fils écrit au juge Burgaud sur le meurtre d'une petite fille. Il écrit « je vais vous faire ces révélations car je ne supporte plus de garder cela au fond de moi. Mais je ne voudrais pas endosser la mort d'une fillette alors que je n'ai été que simple témoin. En effet fin 1999 je me trouvais chez les Delay, quand Thierry Delay et un vieux monsieur sont arrivés accompagnés d'une petite fille de 5 à 6 ans, et soi-disant belge d'après Thierry. Je crois que le vieil homme aussi belge connaissait l'enfant, car elle lui tenait toujours la main. Le vieil homme a abusé de la petite mais la petite hurlait et c'est là que Thierry l'a battue à mort à la tête. Il avait même filmé mais après ce drame il a débobiné la bande de la cassette et l'a détruite ». Ensuite Legrand dit que Delay l'a menacé de mort et qu'il avait peur qu'il s'en prenne à sa famille. Tard dans la soirée, Delay et le vieux monsieur ont emmené la fillette. Legrand demande aussi la protection de sa famille.
7 janvier 2002 : confrontation Badaoui/Dausque/Delplanque/Grenon/Legrand fils. Grenon, Delplanque et Badaoui maintiennent leurs accusations mais Thierry Dausque nie en bloc : il n'a jamais fait de soirée chez les Delay mais il dit que François Mourmand a participé aux faits et le soupçonne car Mourmand « a quitté Monique Fouquerolle quand Mr et Mme Delay ont été interpellés, ça semble une coïncidence étrange ».
Courrier des services sociaux au sujet de C. Marécaux, la fille d'Alain marécaux. « L'assistante maternelle de C. m'a fait part d'une observation de C alors que la famille était à table pour manger une fondue. Voici les propos de C : ‘A la maison on mangeait une fondue quand il venait des amis. Quand on avait un gage, il fallait se mettre tout nu dans l'escalier, seulement les enfants' ».
9 janvier 2002 : Daniel Legrand est entendu par Burgaud au sujet de sa lettre sur le meurtre d'une petite fille par Thierry Delay, fin 1999. Legrand confirme ce qu'il a dit dans sa lettre : les faits se sont produits chez les Delay. Il décrit le vieux monsieur, arrivé dans une grosse voiture noire, en tenant la fillette par la main : plutôt bien habillé (pantalon en toile noire, chaussures de ville marrons, veste assortie), « assez grand, peut-être 1 mètre 80 avec des cheveux gris un peu dégarnis. Il avait la soixantaine à peu près. Il ne portait pas de lunettes ni de moustaches ». La fillette avait 5 ou 6 ans, brune, « cheveux frisés assez courts », « le teint bronzé » et était habillée avec un pyjama bleu ciel et des baskets blanches. Elle était plutôt sale et avait de la boue sur son pyjama.
La fillette a été violée par le vieux monsieur « elle avait une petite culotte blanche et je me rappelle que quand le vieux l'a pénétrée elle a saigné ». D'après Legrand, François Mourmand était présent : « il a assisté, pareil que moi ». D'autres amis de Delay étaient là et ont été violents aussi.
« Au départ il y avait les enfants à Myriam mais elle les a sortis quand ca s'est passé » dit Legrand, en début de soirée. « Quand je suis arrivé il y avait déjà pas mal de monde mais moins que d'habitude », et parmi ces gens « il y avait beaucoup de têtes que je n'ai aperçues dans les albums que vous m'avez montrés ».
Déroulement des faits : le monsieur arrive chez les Delay avec la petite fille alors que tout le monde est déjà là. Puis le monsieur déshabille la petite fille, et a enlevé son pantalon, en gardant le haut. Il a ensuite pénétré l'enfant pendant que Delay filmait. La fillette a « saigné au niveau du sexe », et Badaoui ajoute que « La petite fille hurlait. Thierry ne supportait pas qu'elle hurle et lui disait de se taire. Il lui mettait déjà des petites claques. C'était dans le salon de Mr et Mme Delay. Moi, je me rappelle, j'étais assis sur le canapé. Il faisait ça par terre sur la couverture. Pendant que le vieil homme violait la petite fille, Thierry Delay, après avoir posé son caméscope par terre, s'est jeté sur la petite et l'a frappé avec ses mains au visage et sur la tête. Je me rappelle quand elle est morte, elle est devenue toute bleue. Elle saignait de la tête, près de l'oreille et un peu partout ». Delay était en rage, le vieux monsieur et lui se sont disputés. Delay a menacé tout le monde pour que personne ne parle. Legrand dit qu'il parle car Delay est en prison. Le corps de la fillette a été emballé par les Delay « dans un sac de couchage ou quelque chose comme ça de couleur rouge ».
Legrand a aussi écrit une lettre à un journaliste de France 3 dans laquelle il parle de ce meurtre. Il demande une protection policière pour lui et sa famille.
Le même jour, Badaoui est entendue. Elle donne la même description du vieux monsieur belge : « il avait les cheveux à tirer sur le blanc et il était un peu dégarni sur le devant ».
Même description de la petite fille de quatre ou cinq ans : « elle était brune avec la peau bronzée. Elle avait deux couettes. Elle était habillée d'un jogging bleu ». La différence est que pour Badaoui elle avait des baskets rouges. Badaoui dit que Delay a frappé la petite car elle ne voulait pas faire ce qu'il lui demandait. Le vieux l'a pénétrée et la petite hurlait. « Il y a des choses qu'elle ne voulait pas faire alors mon mari l'a rouée de coups et elle est tombée par terre ». La petite demandait sa maman et à rentrer chez elle. Delay a continué à la frapper à la tête surtout. « Le petite fille ne bougeait plus. Elle commençait à cracher du sang par le nez et par la bouche. J'ai voulu appeler le médecin Leclercq car c'est le médecin qui est impliqué dans les viols ». Mais Delay n'a pas voulu. Elle dit « mon mari a pris un drap à fleurs de couleur rose avec des petites fleurs violettes » et a enroulé la fillette dedans. Legrand a quitté les lieux avant le transport du corps, et Mourmand, le Belge et Delay ont pris le corps.
Elle parle d'autres personnes présentes, qu'elle ne connaît pas. Les faits se sont produits dans le salon. Selon elle, Delay a menacé ses enfants de mort si elle parlait de cette soirée.
Le même jour, Badaoui écrit au juge. Elle explique que l'un de ses fils « a tout vu » du meurtre de la petite fille. Elle dit que la petite « hurlait tellement que [XXXX] a ouvert la porte » de sa chambre.
10 janvier 2002 : Lettre des services sociaux : Jonathan Delay a entendu parler à la radio du meurtre de la fillette et a dit à son assistante maternelle qu'il est au courant. Il parle aussi du décès d'un petit garçon d'un an qui aurait eu lieu en Belgique. Jonathan dit « Il y en a qui disent que c'est mon père qui a tué la petite fille mais c'est le père de Daniel Legrand. Il l'a tuée avec le bâton de mon père. Elle a été tuée parce qu'elle se débattait. Il y avait plein de sang partout. C'était une petite fille de 4 ans. J'ai des images dans ma tête »
11 janvier 2002 : audition du fils de Badaoui qui a vu le meurtre. Il parle d'abord du bébé tué, amené par sa maman «qui est repartie tout de suite ». Il a été mis dans un placard, et dit que « un soir ils ont mis le bébé dans un trou dans le jardin. Le bébé était dans un sac poubelle noir. C'était un grand trou dans le fond du jardin, dans le coin ». Plusieurs adultes étaient présents. Pour la petite fille, il dit que c'est son frère qui a tout vu.
Audition d'un autre fils de Badaoui, qui aurait vu le meurtre de la fillette. Il est chez le juge Burgaud, et on ne lui parle pas des auditions précédentes. Burgaud demande « peux-tu nous parler de la petite fille qui est morte ? ». Réponse : « J'ai vu. Je voulais jouer dans ma chambre avec des autos. Puis il y avait plein de sang dans la chambre. La petite fille avait du sang à la figure et aux jambes. Avant elle marchait un peu parce qu'elle avait quatre ans ».
Question : avec qui la petite fille est-elle venue ?
R : elle est arrivée avec un moniseur.
Q : Comment la petite fille parlait ?
R : elle parlait le français et une autre langue.
Q : sais-tu comment cette petite fille s'appelait ?
R : je ne me rappelle plus son nom.
Q : Qu'est-il arrivé à la petite fille ?
R : mon père et le monsieur l'ont battue à mort.
Q : qui était là ?
R : mon père, ma mère et d'autres personnes.
Q : pour quelle raison l'ont-ils battue ?
R : Ils l'ont battue parce qu'elle ne voulait pas faire des manières.
Q : te souviens-tu quand c'était ?
R : je n'étais pas encore chez ma tata (c-à-d placé en famille d'accueil)
Q : qu'ont-ils fait de cette petite fille ?
R : ils l'ont mise dans un trou très profond dans un jardin d'un copain à mon père.
L'enfant dit avoir été présent lors de l'enterrement. Il dit qu'il ne ment pas.
15 janvier 2002 : confrontation Badaoui/Delplanque/Grenon/Legrand fils/Wiel. Wiel met beaucoup de mauvaise volonté et chante même la Marseillaise dans le bureau du juge. Grenon pleure et tremble, Badaoui aussi.
Badoui et Grenon maintiennent leurs accusations. Wiel serait allé en Belgique d'après Badaoui. Grenon dit qu'il a violé les enfants Delay, Delplanque (les siens donc) et Lavier. Elle dit « quand il était chez Myriam il était violent. Il cache bien son jeu. Du fait que les enfants ne voulaient pas faire ce qu'il voulait, il frappait facilement les enfants ». Grenon et Badaoui disent que Wiel faisait des films. Delplanque dit aussi que Wiel a commis des viols chez les Delay, et trois fois en sa présence. Grenon ajoute qu'il « y avait beaucoup d'enfants qui venaient chez Mr Wiel, à longueur de journée et le soir aussi. Les enfants repartaient très tard ».
Legrand dit qu'il ne connait pas Wiel et qu'il s'est trompé en le reconnaissant sur photo.
17 janvier 2002 : confrontation Badaoui/Delplanque/Grenon/Legrand fils/Martel. Legrand fils et Delplanque se rétractent et disent que les Delay leur ont dit de l'accuser ainsi que Wiel. Mais cet argument ne tient pas car Thierry Delay n'a jamais accusé personne, même pas Wiel ou Martel. Alors pourquoi aurait-il demandé aux autres de le faire ? Grenon commence par se rétracter puis elle dit qu'elle a peur de Martel mais qu'il a bien violé ses enfants et les filles Lavier en 1998. Enfin, Delplanque dit que des gens qui venaient aux partouzes chez les Delay n'étaient pas sur les photos présentées par la police.
24 janvier 2002 : article dans 'Le Monde' pour dire que « deux suspects du réseau pédophile d'Outreau reviennent sur leurs déclarations » : et disent avoir accusé Martel et Wiel à tort. Pour Le Monde, c'est un « coup de théâtre ». On parle aussi de la lettre de Legrand au sujet du meurtre de la fillette et des voyages en Belgique. Pour ce journal, tout est donc faux. L'avocat de plusieurs enfants souligne que « les informations circulent parfaitement dans les maisons d'arrêt, où chacun se tient au courant de ce que déclarent les uns et les autres ».
15 février 2002 : audition de l'assistante maternelle de Au, la fille ainée de Sandrine Lavier. Elle dit qu'elle devait filmer ses parents faisant l'amour. Exactement les faits qui ont été reprochés aux Lavier en 2011 (corruption de mineurs). Au. a aussi parlé des viols de Franck Lavier, sur elle et sa sœur Am.
Au. (9 ans) est entendue le même jour. Elle dit que Lavier l'a violée trois fois seul, et une fois avec deux autres types. Ca s'est arrêté quand Lavier a été en prison. Des faits ont été commis après que l'affaire ait éclaté, quand elle était encore chez eux. Elle raconte aussi une scène de viols chez les Delay, en présence de ses parents. La petite parle d'une triple pénétration « deux hommes ont mis leur devant dans mon devant tandis que le troisième mettait son devant dans mon derrière et cela en même temps. Ensuite, ils ont mis un liquide blanc dans mon devant ». Lavie était derrière, Delay et Delplanque devant elle. Deux femmes lui tenaient les bras. Plus tard, les avocats de la défense disent que cette scène a été inventée, qu'il est impossible que ce soit vrai. Elle parle de cassettes faites par Delay, et qu'il envoyait sur Internet.
19 février 2002 : audition de Daniel Legrand fils chez Burgaud. Legrand explique comment il a envoyé sa lettre à France 3, au sujet du meurtre de la petite fille. On lui demande pourquoi il a fait ça, Legrand réponde « Pour dire la vérité, pour que cela se sache. J'avais dans l'enveloppe mon mandat de dépôt pour pas que ça passe pour un canular». Il dit que c'est lui seul qui a pris cette initiative, car il voulait « que les autres paient pour ce qu'ils ont fait ». Il dit qu'il a menti lors de la confrontation quand il a innocenté Martel et Wiel : « ce n'est pas vrai, Myriam et Thierry ne m'ont pas dit de dénoncer des gens. Au contraire ils m'ont dit qu'il ne fallait rien dire ».
Il dit qu'il a été menacé par Delay et Mourmand avant son incarcération.
Puis l'audition est interrompue à la demande de Legrand. Ensuite, Legrand dit qu'il ne connaît pas Myriam Badaoui, ni Wiel ni Martel. Il dit qu'ils sont innocents et lui aussi. Il dit qu'il subit beaucoup de pressions à la maison d'arrêt.
25 février 2002 : audition de Delplanque par Burgaud. Il confirme que Martel est coupable de viols. Il a peur de lui. Il décrit une scène à laquelle Martel a participé en 1998 chez les Delay. Il dit que Legrand père et Mourmand étaient là aussi, ainsi que les Marécaux, les Lavier, Wiel, Dausque. Chez lui, on retrouve un film super 8 dans lequel des garçons d'une dizaine d'années se masturbent.
26 février 2002 : audition de Frédéric Leclercq par la police. Il connait les Delay en tant que médecin. On ne lui pose pas de questions précises.
4 mars 2002 : lettre des services sociaux sur les propos tenus par J. Ringot, une des victimes. Il a peur de parler. Désigne comme présents lors des attouchements chez les Delay, les Lavier. « Ca se passait plus le soir, très tard. Parfois on ratait l'école ». On leur donnait une pièce de 10F. Il dit « j'ai remarqué qu'à ce moment là ma mère n'avait plus d'argent puis elle en a eu beaucoup tout d'un coup ». Il parle de cassettes données par Delay dans un magasin de cassettes vidéos et parle du médecin : « Il y avait un homme avec une valise de médecin et un instrument autour du cou. Quand j'ai compris que c'était un médecin, je me suis dit qu'il ne pouvait pas faire de mal. Il disait ‘n'aie pas peur je suis médecin, je ne fais pas de mal aux enfants'. Moi je l'ai cru. Il nous violait, comme Monsieur Delay et Monsieur Lavier. Il nous donnait un médicament, comme de l'aspirine, on le buvait et après on était fatigué ».
5 mars 2002 : audition de Stéphane Lepers par la police. Il connait bien le couple Marécaux, ce que Marécaux a confirmé, mais de loin seulement. Il dit qu'il est arrivé dans la région en août ou septembre 1998. Puis il y a eu une rupture avec sa femme, et ils se sont remis ensemble en août 2001. Ils ne sont jamais allés à Outreau sauf peut-être une fois lui pour le basket et elle pour le travail. Il connaît Dimitri Delay qui est dans la classe de sa fille. Il dit que sa femme n'a pas pu faire ce qu'on lui reproche, car « elle est très casanière » et il est avec elle quand il ne travaille pas.
6 mars 2002 : audition de F. Griset chez le juge. Il parle de faits chez les Delay : Wiel était présent, Delay et Delplanque aussi. Les enfants Delay, Poire et Danger ont été violés.
27 mars 2002 : audition d'Au. Lavier chez Burgaud. Elle dénonce comme abuseurs : ses parents, les Lavier, les Delay, les Delplanque, Martel. On lui faisait rater l'école pour les viols. Elle dit qu'elle a été en Belgique.
Q : te souviens-tu comment tu es allée en Belgique ?
R : En taxi, avec le taxi Martel. C'était en voiture toute blanche. Il avait enlevé le panneau où est écrit taxi dessus sur la voiture. Il n'était plus sur le haut. C'est le taxi qui conduisait. Thierry était derrière et il me tenait la bouche pour que je ne crie pas. Quand on revenait de Belgique, le taxi Martel donnait de l'argent à ma mère parce qu'il m'avait emmenée. C'était des billets de 100 ou 200 F. Il y avait deux billets.
Q : combien de fois es-tu allée en Belgique ?
R : Deux ou trois fois dans une petite maison, il n'y avait pas beaucoup de place. Il n'y avait pas de personnes dans cette maison. Il n'y avait que nous trois. C'était le taxi qui avait les clés.
Q : peux-tu me dire ce qui se passait en Belgique ?
R : Les deux ou trois fois où on est allés en Belgique c'était toujours tous les trois avec Thierry Delay et le taxi Martel. Le taxi martel ouvre la porte avec les clés. On rentre dans la maison. Après, le taxi martel me déshabille et m'allonge par terre sur le dos après avoir posé par terre un matelas, il se déshabille et s'allonge sur moi.
Elle dit qu'au début elle n'a pas parlé parce qu'elle avait peur de Lavier. Elle fait des cauchemars où Delay vient la chercher. Elle a été menacée si elle parlait. Elle parle maintenant car « j'ai compris que Thierry, Franck et ma mère n'ont pas l'air de sortir de prison avec ce qu'ils ont fait ».
Elle parle des films et des photos. Elle devait filmer ses parents en train de copuler. Beaucoup de viols étaient filmés.
Elle redit que Lavier a recommencé après avoir été entendu par la police et que ca s'est arrêté seulement quand il a été en prison.
Source : Donde Vamos