Le 2 décembre 2010.

Lettre ouverte adressée à  
M. Michel Mercier, Ministre de la Justice
M. Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture
M. Brice Hortefeux, Ministre de l'Intérieur

Messieurs,

Je m'adresse à vous afin de vous demander de me mettre en prison.
Ceci est inhabituel, je sais, mais je m'explique. Nous sommes face à une
situation inédite en France, et à un moment unique : ce qui est en jeu,
c'est notre réputation et notre honneur, en tant que nation. Vous n'avez pas
envie de finir votre mandat avec l'étiquette de collabo au service de forces
d'occupation étrangères. Voilà  comment nous pouvons coopérer, vous et moi,
pour aider notre pays à recouvrer la santé mentale : faites appliquer la
loi, traitez-moi comme sont traitées d'autres personnes qui pensent et
disent la même chose que moi, dans toute l'Europe. Ensemble, nous allons
débloquer la situation.
L'événement qui me motive est l'incarcération de Vincent Reynouard,
condamné à 1 an de prison et à environ 70.000 euros, entre amendes,
dédommagements et frais de procédure. Vincent Reynouard, un homme jeune, est
actuellement en train de purger sa peine à la Maison d'Arrêt de
Valenciennes.
Une pétition de soutien à Vincent Reynouard circule depuis cet été, qui
a déjà  recueilli près de 1500 signatures, en France, en Europe et aux USA,
en dépit du silence effarouché des médias. Des universitaires prestigieux
ont exprimé leur soutien, tels le professeur Jean-Claude Manifacier, le
chercheur américain Noam Chomsky, le chercheur belge Jean Bricmont,
l'historien français Paul-Eric Blanrue, mais aussi le cofondateur d'Apple
Steve Wozniak, ce qui montre que les réseaux de la résistance à  
l'intolérable commencent à exister réellement (voir :
http://abrogeonslaloigayssot.blogspot.com/ ). Toutes ces personnes se
saisissent de ce cas, concernant un père de 8 enfants dépourvu de
ressources, catholique convaincu, et partant pour le martyre, pour demander
l'abrogation de la loi Gayssot, qui a permis cette sanction plus honteuse
pour la justice française que pour lui.
Il lui est en effet reproché d'être l'auteur et l'imprimeur d'une
brochure de 16 pages. Il s'est déclaré prêt à en favoriser la diffusion, et
prêt à récidiver. A noter que les juges n'ont retenu aucune accusation
d'antisémitisme ou d'incitation à la haine raciale dans son écrit, ni dans
sa défense à l'audience. C'est donc simplement la publication de documents,
de raisonnements, et de conclusions non conformes à une version officielle
concernant exclusivement les persécutions subies par les Juifs sous le
nazisme qui a conduit Vincent Reynouard en prison.
Il se trouve que je suis également l'auteur d'un ouvrage passible de
sanctions semblables, le recueil d'essais intitulé"Proche des Neg'
(Négationnistes ou nègres, that is the question)", Editions BookSurge,
septembre 2009. Je vous l'adresse avec ce courrier, et j'en ai mis le texte
intégral à disposition de tout un chacun sur mon site web
http://www.maria-poumier.net . Je donne ainsi toute la diffusion possible à  
ce texte.
 Je précise que, si je partage les conclusions de M. Reynouard et de très
nombreux spécialistes sur son sujet, je me situe à l'opposé de ses options
politiques, comme chacun pourra le constater en lisant mon livre. Il ne
s'agit donc pas pour moi de défendre son camp idéologique, mais de
contribuer à faire évoluer la législation, à partir d'arguments divers et
convergents. Cette législation est non seulement absurde, puisqu'elle ne
concerne qu'un seul point de l'histoire, à l'exclusion de tout autre (la
question du sort des Juifs pendant la seconde guerre mondiale) et qu'elle
transforme les décisions du prétendu Tribunal Militaire International de
Nuremberg en dogme historique républicain ;elle est anticonstitutionnelle,
puisque notre constitution reconnaît la liberté de pensée et le droit à la
liberté d'expression.
Cette loi Gayssot est en outre criminelle, puisqu'elle contribue
directement et gravement à répandre la haine sur des bases raciales : en
effet, chacun peut être tenté de l'interpréter comme un passe-droit et une
concession faite "aux Juifs". Dans les tribunaux de la république française
censée être laïque, on a même vu un procureur de la République invoquer
"Yahvé" pour justifier son désir de faire condamner Robert Faurisson, en
application de ladite loi, en 2006 ; voyez le site :
http://robertfaurisson.blogspot.com/search?q=fontette
J'en ai été témoin moi-même, avec toute la salle de la XVIIème chambre.
Enfin, la loi Gayssot discrédite la France à un niveau très profond,
puisque, comme l'a écrit mon ami Pierre Guillaume,

<< En quelque domaine que ce soit, un énoncé révisionniste, c'est-à-dire un
énoncé qui corrige une idée préalablement reçue, s'expose à être lui-même
corrigé. Il ne s'impose pas. Si l'énoncé révisionniste est faux, il suffit
de le montrer. Si au surplus cet énoncé blesse des intérêts acquis, toutes
les victimes et ayants droits peuvent aisément, et c'est justice, obtenir
réparation, dès lors que les victimes de cet énoncé, sur un sujet
quelconque, apportent la preuve de l'intention malveillante, ou simplement
de l'erreur fautive.
L'entourloupe commence quand les prétendues victimes d'un énoncé
révisionniste, grâce à leur puissance politique et sociale, et à  leurs
braillements victimaires, se dispensent grâce à une loi ad hoc d'avoir à  
apporter la démonstration que l'énoncé discutable est faux.
C'est très précisément la fonction assignée à la loi Gayssot par ses
concepteurs.
C'est pourquoi cette loi est en elle-même une aberration intellectuelle.
Elle oblige les juges à condamner sans avoir à juger !
La loi Gayssot condamne les juges à protéger de toute critique les idées
reçues.
La loi Gayssot condamne les juges à protéger le mensonge ! >>

Je vous demande donc de transmettre mon acte irrévérencieux aux tribunaux
compétents, afin qu'ils me fassent mettre en prison aussi vite que possible.
L'enjeu est suffisamment grave, vous en conviendrez ! Je suis universitaire,
maître de conférences de l'Université de Paris VIII jusqu'à  ce que je
choisisse de prendre ma retraite, en 2005. Mon cas donnera lieu à des débats
parmi les universitaires, et dans d'autres milieux soucieux du sérieux et/ou
de l'indépendance de la réflexion en France, ce qui vous aidera, vous ou vos
successeurs, à gérer adroitement la question de l'abrogation urgente de la
Loi Gayssot. (*)
J'adresse copie de cette lettre à toutes les personnes physiques et
morales ayant contribué à l'emprisonnement de Vincent Reynouard, et je donne
toute la publicité possible à cette affaire, afin que chacun exerce son
sentiment de la justice et de la vérité.
Veuillez agréer, Messieurs, l'expression de ma considération
respectueuse,
Maria POUMIER

(*) Vos ministères respectifs auraient déjà  pu me faire poursuivre et
condamner pour avoir participé à la rédaction d'un ouvrage de Robert
Faurisson, que j'avais adressé l'année dernière par courrier recommandé le 9
septembre 2009 aux ministres en exercice Mme Alliot-Marie et M. Mitterrand.
Vous ne l'avez probablement jamais eu entre les mains, en tout cas le
secrétariat de Mme le ministre de la justice a refusé de le lui transmettre,
et M. le ministre de la Culture ne m'a pas répondu du tout. Mais comme vous
le voyez, je récidive dans l'expression d'opinions qui me paraissent
indispensables pour que nos concitoyens retrouvent la santé mentale. Je
tiens donc à nouveau à votre disposition cet ouvrage important, intitulé 'En
Confidence, entretiens avec  l'Inconnue', par Robert Faurisson, Editions
Pierre Marteau, Milan 2009.