Disparus de l'Isère.

La justice grenobloise lance un appel à témoins.

Par LEXPRESS.fret, publié le 08/07/2008.

Ces affaires irrésolues concernent les meurtres ou disparitions de cinq filles et de quatre garçons, âgés entre 5 et 16 ans. La justice demande à toute personne qui le pourrait de fournir des éléments sur ces dossiers.

Le parquet général de Grenoble a lancé lundi 7 juillet un appel à témoins pour tenter de relancer neuf dossiers de disparitions ou meurtres d'enfants en Isère entre 1983 et 1996, pour lesquels une cellule d'enquête spéciale inédite en France a récemment été mise en place.  

La procureure générale près la Cour d'appel de Grenoble, Martine Valdes-Boulouque avec à ses côtés le colonel Dominique Ragot, patron de la section de recherche, annonce le lancement d'un appel à témoins concernant neuf disparitions et meurtres d'enfants en Isère entre 1983 et 1996, lors d'une conférence de presse à Grenoble.

La procureure générale près la Cour d'appel de Grenoble, Martine Valdes-Boulouque avec à ses côtés le colonel Dominique Ragot, patron de la section de recherche, annonce le lancement d'un appel à témoins concernant neuf disparitions et meurtres d'enfants en Isère entre 1983 et 1996, lors d'une conférence de presse à Grenoble.

Jean-Pierre Clatot/AFP

"Je demande à toute personne qui pourrait fournir des éléments sur ces affaires de bien vouloir prendre contact avec le numéro vert que nous avons mis en place: le 0800 002 032" ou utiliser l'adresse mail: "mineurs38@ orange.fr ", a déclaré à la presse la procureure générale de Grenoble, Martine Valdes-Boulouque .  

Ces affaires irrésolues, dites des "disparus de l'Isère", concernent les meurtres ou disparitions de cinq filles et de quatre garçons, âgés entre 5 et 16 ans, dont la majorité des corps a été retrouvée. Un dixième cas, le meurtre de Rachid Bouzian , 8 ans, pour lequel un homme a été condamné, va également être réexaminé par les enquêteurs. 

Au printemps dernier, le parquet général de Grenoble avait autorisé le regroupement en France de ces procédures éparpillées et confié les investigations à une cellule d'enquête de la gendarmerie baptisée "Mineurs 38".  

Réactivation des investigations.

Cette cellule est composée de sept enquêteurs d'Isère et de la Drôme et de cinq analystes criminels de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) de Rosny-sous-Bois.  

"Nous avons réactivé les investigations dans ces affaires dites des +disparus de l'Isère+" en espérant utiliser "les progrès accomplis en 20 ans par la criminologie pour trouver de nouveaux éléments", a expliqué Mme Valdes-Boulouque. 

Sur ces neuf procédures, quatre sont en cours d'instruction à Grenoble et confiées à des juges disposés à participer aux nouvelles investigations. 

Pour les cinq autres affaires classées, dont certaines touchées par la prescription, les enquêteurs agissent dans le cadre d'enquêtes préliminaires réouvertes par le parquet général en mai dernier. 

Ces dossiers présentent des "similitudes de lieu, de date". "Ce n'est pas anodin que des enfants aient fait l'objet de violences dans une même région", a souligné Mme Valdes-Boulouque, précisant que la justice ne disposait actuellement d'aucun élément l'orientant vers un éventuel tueur en série.  

Cinq familles se sont constituées partie civile, représentées par Me Didier Seban (Paris). 

Le patron de la section de recherches de Grenoble, le lieutenant-colonel Dominique Ragot , a évoqué un "travail de longue haleine hypercomplexe". 

Nouvelles méthodes d'enquête.

La cellule "mineurs 38" est en train de regrouper les dossiers et faire l'inventaire des pièces à conviction. Mais à l'époque, les enquêteurs saisissaient peu de scellés, commençaient tout juste à prélever l'ADN et n'inscrivaient pas les fausses pistes à la procédure.  

"Je n'attends pas de miracle du côté des pièces à conviction, j'en attends beaucoup plus des nouvelles méthodes mises en oeuvre en matière d'enquête", a expliqué M. Ragot .  

Les gendarmes devront ensuite "décortiquer les procédures, établir des relations entre les différents acteurs" avant de "détecter" d'éventuels "éléments communs" permettant des rapprochements. 

La liste des "disparus de l'Isère":

- 17 MARS 1983 : LUDOVIC JANVIER, six ans et demi, disparaît à Saint-Martin d'Hères (banlieue de Grenoble) après avoir été accosté par un homme qui lui demande de l'aider à retrouver son chien. Son corps ne sera jamais retrouvé. 

- 9 JUILLET 1983 : GREGORY DUBRULLE, huit ans, est enlevé par un homme en bas de son domicile à Grenoble et laissé pour mort le crâne fracassé dans une décharge au col de la Placette (Isère). Il a survécu par miracle. Son agresseur n'a jamais été retrouvé.  

- 27 JUIN 1985 : ANISSA OUADI , cinq ans, disparaît alors qu'elle jouait devant son HLM à Grenoble. Son corps est retrouvé 13 jours plus tard au barrage de Beauvoir (Isère). 

- 8 JUILLET 1987 : CHARAZED BENDOUIOU , 10 ans, disparaît dans un sous-sol de son immeuble HLM à Bourgoin-Jallieu. Son corps n'a jamais été retrouvé.  

- 3 AOUT 1988 : NATHALIE BOYER , 15 ans, part en promenade. Elle est retrouvée égorgée sur un sentier de Saint-Quentin-Fallavier. 

- 13 JANVIER 1989 : FABRICE LADOUX , 12 ans, est enlevé entre son domicile et son collège à Grenoble. Il est mort violé et étranglé. Son corps a été retrouvé trois jours plus tard dans le massif de la Chartreuse. 

- 16 AVRIL 1991 : SARAH SYAD , 6 ans, disparaît alors qu'elle joue près de son domicile à Voreppe. Elle a été violée et étranglée. Son corps est retrouvé dans un bois non loin de chez elle. 

- 19 JUILLET 1996 : LEO BALLEY, 6 ans et demi, disparaît dans le massif du Taillefer. Son corps n'a jamais été retrouvé.  

- 24 NOVEMBRE 1996 : SAIDA BERCH , 10 ans, disparaît entre son domicile et un gymnase à Voreppe. Son corps est retrouvé au bord d'un canal.  

Par ailleurs, les enquêteurs vont réexaminer le meurtre de Rachid Bouzian, 8 ans, retrouvé violé et étranglé le 5 août 1990, dans un garage d'Echirolles, près de Grenoble. Son meurtrier a été arrêté, condamné et est décédé en détention. 

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