Affaire fabrice Ladoux : Un ancien Isérois innocenté par l'ADN.

Disparus de l'Isère : les gendarmes ont mené des vérifications à Mayotte. 

Fabrice Ladoux, 11 ans, enlevé en janvier 1989 sur le chemin du collège à Grenoble et retrouvé mort étranglé dans une décharge de Chartreuse. Archives Le DL

Fabrice Ladoux, 11 ans, enlevé en janvier 1989 sur le chemin du collège à Grenoble et retrouvé mort étranglé dans une décharge de Chartreuse.

•  Fabrice Ladoux, 11 ans, enlevé en janvier 1989 sur le chemin du collège à Grenoble et retrouvé mort étranglé dans une décharge de Chartreuse. Archives Le DL

•  Fabrice Ladoux, 11 ans, enlevé en janvier 1989 sur le chemin du collège à Grenoble et retrouvé mort étranglé dans une décharge de Chartreuse. Archives Le DL

Les enquêteurs de la section de recherches de Grenoble chargés de travailler sur le dramatique dossier des “disparus de l'Isère” ont mené récemment des investigations sur l'île de Mayotte, dans l'océan indien.

Il y a quelques jours, une équipe de gendarmes isérois y a effectué des vérifications importantes dans le cadre de l'affaire Fabrice Ladoux, du nom de ce petit Grenoblois de 11 ans enlevé, violé et tué en janvier 1989. Plus de 21 ans après le meurtre, un suspect installé à Mayotte a été placé en garde à vue et entendu par les enquêteurs. En fait, les éléments d'ADN en possession des gendarmes ont été confrontés au profil génétique du suspect, qui habitait la région grenobloise à l'époque du drame. Le parquet a confirmé hier que cette confrontation d'ADN avait été « négative » et que le suspect avait été innocenté. Selon un bon connaisseur du dossier, les gendarmes se sont efforcés « de fermer une porte de plus » dans cette affaire _ comme l'on dit dans le jargon des officiers de police judiciaire. En effet, pour l'ensemble des investigations liées aux enfants isérois disparus et à ceux retrouvés morts assassinés, les enquêteurs poursuivent inlassablement leurs investigations à la lumière des techniques de police scientifique récentes, au premier rang desquelles figure évidemment l'identification par l'ADN.

« Nous savons très bien que les chances d'aboutir sont minces mais nous n'avons pas le droit de les négliger », confiait une source judiciaire il y a quelques mois.

Le dossier Ladoux demeure une affaire emblématique de la série de crimes commis dans la région grenobloise dans les années 80. Ce dossier, à l'instruction depuis janvier 1989, ne fait d'ailleurs pas partie des trois enquêtes conclues par un non-lieu, considérées jusque-là comme prescrites et finalement relancées par le parquet général l'été dernier. Ces affaires (disparition de Charazed Bendouiou en 1987 dans le nord-Isère et de Ludovic Janvier en 1983 ; enlèvement et tentative d'assassinat de Grégory Dubrulle la même année) sont ainsi aujourd'hui de nouveau instruites par deux magistrates grenobloises, qui poursuivent par ailleurs leur travail sur l'affaire Ladoux et trois autres meurtres.

Il est acquis depuis longtemps déjà que tous les dossiers concernant les disparus de l'Isère ne sont pas liés : les enfants n'ont pas tous été tués ou enlevés par le même homme. En revanche, les trois affaires Ladoux, Janvier et Dubrulle possèdent de nombreux points communs. Comme Fabrice, enlevé sur le chemin des collège et lycée des Eaux Claires, puis abandonné dans une décharge à Quaix-en-Chartreuse, Ludovic a disparu à cent mètres de chez lui, à Saint-Martin-d'Hères. Quant à Grégory Dubrulle, enlevé à huit ans au pied de son domicile, rue Adrien-Ricard à Grenoble, il est retrouvé vivant le lendemain dans une décharge de Chartreuse, à quelques kilomètres du lieu où sera découvert le corps de Fabrice…

Comme à Fabrice, le tueur lui a donné de violents coups sur le crâne. Pour les enquêteurs, le moindre élément, la moindre piste dans l'un ou l'autre des sept dossiers encore à l'instruction est toujours susceptible de déboucher sur une fulgurante découverte. Les vérifications entreprises à Mayotte ces derniers jours participent de cette démarche.

DL le 24/11/2010.

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