Disparus de l'Isère: vers une poursuite de l'enquête ?

Dauphiné Libéré.

Mercredi 3 juin 2015.

C'est probablement une des audiences de la dernière chance pour qu'un jour, peut-être, se dissipe enfin le mystère qui entoure toujours les disparitions de Charazed Bendouiou, 10 ans, le 8 juillet 1987 à Bourgoin-Jaillieu, et Ludovic Janvier, 6 ans, le 17 mars 1983 à St Martin d'Hères.

Ce mercredi, leurs familles et l'un de leurs avocats, Didier Seban, vont être entendus par la chambre de l'instruction de Grenoble en vue d'obtenir la réouverture des dossiers.

Ils avaient été confiés à une cellule d'enquête baptisée ‘Mineurs 38' mise en place en 2008 pour tenter de résoudre six meurtres d'enfants et trois disparitions, plus une tentative d'homicide, tous commis en Isère. Depuis, deux de ces meurtres ont été élucidés en juillet 2013. Il reste sept cas de disparitions ou de meurtres d'enfants non résolus à ce jour.

Courant novembre 2014, des non-lieux avaient été prononcés dans les affaires de disparition de Charazed et de Ludovic, ainsi que dans une troisième : la tentative d'homicide de Grégory Dubrulle, enlevé en juillet 1983, et qui est le seul ‘rescapé' de cette macabre série.

Obtenir l'annulation des non-lieux

Cette décision de clore les dossiers avait été qualifiée de « insoutenable » par les familles des enfants disparus. « Un scandale ! » nous avait même confié alors Férouze Bendouiou, sœur de Charazed. « Nous avions aussitôt interjeté appel car rien n'empêche de poursuivre ces dossiers qui ne sont pas prescrits en matière d'enlèvement. Car c'est bien d'enlèvement dont il s'agit, étant donné qu'aucun corps n'a été retrouvé », argumente M° Corinne Hermann, du Cabinet Seban. L'avocate souligne également que certaines prescriptions émises par les gendarmes de la cellule ‘Mineurs 38' n'ont pas été suivies par les juges d'instruction. « Il s'agit d'avis d'analystes très pointus : des vérifications à effectuer, des pistes à explorer, des véhicules à rechercher, des personnes à réentendre, des témoignages extrêmement importants à exploiter ou encore des rapprochements à effectuer. Il s'agit d'éléments concrets, et non pas d'un subterfuge dans le seul but de maintenir ces dossiers en vie. Du travail important reste à réaliser dans chacun de ces trois dossiers» assène l'avocate qui a revisité trente ans de procédure pour chacune des affaires.

Ce mercredi, à Grenoble, l'audience pourrait durer plusieurs heures. L'arrêt de la chambre est attendu dans les semaines à venir.  

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