Gendarmerie de l'Ardèche : le Coup de Gueule du Colonel Espié
Nous publions ci-après des extraits d'une lettre du Colonel Philippe Espié au Préfet de l'Ardèche le 4 février 2010, selon l'AFP. Le Colonel Espié est chef du détachement des gendarmes français à Haïti depuis cette date. Il était auparavant commandant de la gendarmerie en Ardèche. Nous ne pouvons que soutenir le Colonel Espié dans sa démarche, en saluant au passage son franc-parler et son professionnalisme. Voilà encore de la casse signée le gouvernement youpin de France. On se demande bien ce qui restera dans ce pays une fois toutes les ‘réformes' de notre frénétique petit nazillon juif mises en œuvre …
"L'intégration de la gendarmerie au ministère de l'Intérieur n'est pas particulièrement bien vécue. Les gendarmes ne perçoivent aucun changement particulier positif dans ce changement de ministère. Le sentiment actuel [...] est à la résignation, ce qui ne saurait être de bon augure.
Il y a des dizaines de petites choses, dans la vie courante d'un gendarme aujourd'hui, qui le fait pester contre l'intégration de son Arme au ministère de l'Intérieur depuis le 1er janvier 2009. Ne plus avoir d'adresse email en @ defense.gouv , par exemple, et de devoir s'identifier avec un nom en @ interieur.gouv ... C'est le choc de deux cultures. Au point que cette intégration, une majorité de gendarmes la regrette, quand ils ne la rejettent dans le privé. Car derrière les petites choses qui dérangent, il y a les grands principes qu'on bafoue.
Les gendarmes sont conscients que les décideurs du ministère n'ont pas une connaissance précise et complète de notre Arme et de son fonctionnement et encore moins du statut militaire, un gendarme restant pour eux un policier avec un képi. [...] Ils ne se reconnaissent pas dans les pratiques actuelles de ce ministère [...]. Ils regrettent d'être obligés de passer d'une culture d'efficience à une culture d'affichage [...]. Ils revendiquent légitimement leur culture de la proximité avec le territoire et sa population. Ils se sentent attaqués en permanence par des syndicats très corporatistes qui détiennent le véritable pouvoir au sein de ce ministère [...]. Ils ont le sentiment d'être pris parfois pour les supplétifs de la police, l'appui opérationnel mutuel restant toujours unilatéral, comme on le voit systématiquement sur Aubenas et Annonay. Ils ont été particulièrement scandalisés par le transfert en catimini de 23,5 M€ - le budget de fonctionnement 2010 des Régions de Gendarmerie de Rhône-Alpes et d'Auvergne n'atteint pas 19 M€ - en décembre dernier du budget gendarmerie au budget police alors qu'on leur impose une rigueur budgétaire insoutenable qui obère la capacité opérationnelle de leurs unités. A titre personnel, je crains que cette intégration ne conduise à court terme au démembrement de l'Institution [...], puis à plus long terme, à une fusion".