Disparus de l'Isère:

Trois Enquêtes Relancées!


Ludovic Janvier, enlevé en mars 1983 devant son domicile à St Martin d'Hères,
et Charazed Bendouiou, disparue à Bourgon-Jallieu en 1987.

La chambre d'instruction de la Cour d'Appel de Grenoble a ordonné ce mardi la réouverture de trois affaires de disparition et de tentative d'homicide d'enfants des années 80 en Isère, infirmant les non-lieux des juges d'instruction.

La chambre d'instruction de la cour d'appel de Grenoble a ordonné hier – infirmant les non-lieux des juges d'instruction – la réouverture de trois affaires de disparition et de tentative d'homicide d'enfants des années 80 en Isère. Cette décision relance un espoir qui n'a jamais quitté les familles des disparus. «Il s'agit d'arrêts historiques. Non seulement, la justice nous donne raison mais donne des orientations et demande d'en rendre compte aux parties civiles, ce qu'elle n'a jamais fait jusque-là ». commente Me Didier Seban, avocat des familles.

Voilà trente ans que les familles de Ludovic Janvier, disparu en 1983 à Saint-Martin-d'Hères et de Charazed Bendouiou, disparue en 1987 à Bourgoin-Jallieu, remuent ciel et terre pour savoir. En 2008, elles avaient remporté une première bataille judiciaire, obtenant la réouverture de plusieurs dossiers.

Deux meurtres élucidés en juillet 2013

Une cellule d'enquête baptisée « Mineurs 38 » avait été créée pour tenter de résoudre six meurtres d'enfants et trois disparitions, plus une tentative d'homicide, tous commis en Isère. Depuis, deux de ces meurtres ont été élucidés en juillet 2013. Puis en novembre 2014, des non-lieux avaient été prononcés dans les affaires de disparition de Charazed et de Ludovic, ainsi que dans une troisième : la tentative d'homicide de Grégory Dubrulle, enlevé et laissé pour mort en juillet 1983, qui est le seul « rescapé » de cette macabre série. Cette décision de clore les dossiers avait été qualifiée de "insoutenable" par les familles. «Un scandale ! Un traumatisme », confiait alors Férouze Bendouiou, sœur de Charazed.

« Ces arrêts sont la démonstration d'une vraie envie de la Cour d'appel de tout tenter. La seule crainte de ces familles était que la justice oublie définitivement leurs enfants. Nous avons perdu cinq ans alors que les gendarmes de la cellule « Mineurs 38 » avaient effectué un remarquable travail », poursuit Me Seban. Concrètement, deux magistrats instructeurs ont été nommés dans le cadre de ce supplément d'information. « Des vérifications vont être effectuées, des pistes explorées, des véhicules recherchés, des personnes réentendues, des témoignages extrêmement importants exploités, des rapprochements effectués, afin de refaire le parcours de criminels. Les gendarmes vont enfin avoir un « plein pouvoir », détaille Férouze Bendouiou.

Reste à savoir quels seront les moyens qui seront mis à disposition des magistrats.

Du côté des familles, on espère que la cellule créée en 2008 soit tout simplement réactivée.

Source : Le Dauphiné Libéré le 24 juin 2015

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