Syrie

L'axe du mal israélo-américain, entre la maladresse mineure en Irak et en Afghanistan... Et la maladresse majeure en Syrie
Akil Cheikh Hussein

Mardi 7 août 2012

Il est vrai que la prétendue « révolution syrienne » pouvait reprocher au régime certaines formes de corruption qui empêcheraient telles ou telles couches sociales, restreintes ou larges, de se sentir en pleine appartenance, et de jouir d'une véritable citoyenneté parmi d'autres conditions nécessaires pour la promotion de la totalité des constituantes de la société et la réalisation d'un niveau suffisant de liberté et de dignité.

Certes, l'action en vue de réaliser cet objectif était possible par le biais de la protestation pacifique, d'autant plus que le régime syrien –il est l'un des rares régimes qui, en dépit des pressions politiques, des difficultés économiques et d'un grand héritage de problèmes accumulés depuis des siècles- tient toujours à renforcer l'Etat-providence à travers la santé et l'enseignement gratuits ainsi que la généralisation de distribution de l'électricité et de l'eau parmi d'autres services élémentaires dont l'absence totale ou partielle est devenue de nos jours la source de troubles qui sévissent dans beaucoup de pays du monde.

Sur le même plan, on sait que la Syrie compte parmi les rares pays qui ne sont pas martyrisés par les modalités de sabotage dirigées par les institutions financières de l'ONU, genre Banque Mondiale et Fond Monétaire Mondial qui ont écrasé sous le poids de dettes colossales la plupart des pays du monde réduisant ainsi à la pauvreté durable beaucoup de peuples, y compris ceux des pays dits avancés.

Et alors que l'on détourne la notion d'arabité et l'on déplace ses centres loin de capitales hier encore rayonnantes comme le Caire, Damas ou Bagdad vers des villages et des hameaux à peine connus il y a cinquante ans, comme Manama, Koweït, Ryad, Doha ou Chardja, qui n'ont de prestige autre que celui dont ils ont été comblés par les puissances coloniales, par le biais de divisions et de répartitions leur assurant la possession des richesses pétrolières qui sont la propriété de tous les peuples arabes et musulmans, la Syrie se présente comme étant le seul pays arabe qui adopte une idéologie nationaliste panarabe et déploie tous ses efforts pour sauvegarder le lien entre le présent des Arabes et leur passé et pour empêcher l'effacement de leur personnalité et de leur identité.

Toutes ces raisons -auxquelles s'ajoutent, primo, le rôle de la Syrie dans la mise en échec des projets de reddition sponsorisés par les monarchies du Golfe et rejoints directement par l'Egypte, l'Autorité palestinienne et la Jordanie, ou indirectement par la grande majorité des régimes arabes, et secundo, son alliance stratégique avec l'Iran islamique et les mouvements de résistance au Liban, en Palestine et en Irak, alliance qui, avec les défaites subies par l'occupation israélienne au Liban et l'occupation américaine en Irak a donné lieu à de grands changements dans les équilibres régionaux et mondiaux- expliquent la férocité de cette guerre universelle imposée à la Syrie.  
Quant aux accusations de sectarisme qu'on adresse au régime syrien, elles sont démenties par les faits. La richesse et la pauvreté, le fait d'être proche ou éloigné du pouvoir, sont des choses partagées sans distinction par toutes les communautés religieuses et confessionnelles en Syrie. La raison en simple : La grande qui sépare l'idéologie nationaliste du parti Baath de la considération confessionnaliste qui n'a vu le jour que sous le bombardement médiatique qu'exercent les régimes takfiristes grâce à des dizaines de chaînes de télévision et des centaines de journaux et de sites électroniques, sans parler des milliards de dollars qui nourrissent cette culture vénéneuse.
Il en est de même pour ce qui est de l'accusation de dictature : Les régimes arabes coupables de participer à la guerre contre la Syrie sont des modèles extrémistes de sectarisme, de despotisme et du monopole du pouvoir par un individu ou une famille, à l'exclusion de toute loi ou constitution.

Les manifestations de protestation ont constitué l'occasion propice pour lancer le projet infernal dont le but est, au-delà du départ du président ou du renversement du régime, la destruction du peuple, de la société et de l'Etat syriens, et l'annihilation de ce qui reste de l'appartenance des Arabes à leur arabité.

Parallèlement aux manifestations pacifiques, des cellules dormantes étaient prêtes à s'y   infiltrer avant d'y être rejointes par des armées de mercenaires (on parle sans scrupule de fond qu'on recueille pour payer les soldes des « révolutionnaires), d'éléments d'Al-Qaeda, d'agents de services de renseignement israéliens, américains, turcs ou venus de certains pays arabes, le processus de meurtre collectif et de destruction est lancé sous la couverture des mass médias spécialisés dans la fabrication de tout ce qu'il faut pour donner à l'agression contre la Syrie l'aspect d'un génocide qu'exerce le régime à l'encontre de son peuple.

La Syrie a d'ores et déjà payé les frais exorbitants de sa résistance au complot, du sang de son peuple et de son armée. Elle a perdu beaucoup de ses secteurs économiques, la destruction a eu raison de beaucoup de ses maisons et quartiers et beaucoup de Syriens sont acculés à l'exode.

Bien sûr, cela fait le plaisir des Israéliens, des Occidentaux et de leurs outils arabes parmi ceux qui ne font que se ficher des intérêts et de la vie du peuple syrien du fait que leur seul souci se restreint à ruiner la Syrie et la déchiqueter sur la voie de la création du soi-disant « Grand Moyen-Orient » sous contrôle israélien.  

La mégalomanie et les penchants foncièrement criminels qui ont embelli aux yeux des Etats-Unis et de l'entité sioniste le fait d'entreprendre respectivement l'invasion ratée de l'Irak et du Liban ne sont que des expressions d'une maladresse mineure, la majeure étant leur guerre contre la Syrie. Ils n'y seront pas mis seulement en déroute : Leur défaite donnera lieu à l'avènement d'un monde nouveau sur les ruines de l'axe du mal israélo-américain et ses prolongements régionaux et internationaux.

 

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